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Le retour de Binyamin Netanyahou au pouvoir n'est vraiment pas du goût de ses opposants. Les discours des chefs de l'opposition rivalisent d'expressions qui visent à semer la peur et prédisent la fin de la démocratie si ce n'est la fin de l'Etat d'Israël et du sionisme.
Ainsi, pas plus tard qu'hier (lundi), Benny Gantz a appelé les citoyens à faire trembler le pays et a parlé de guerre civile en perspective, dont Netanyahou porterait la responsabilité. Yaïr Golan, ancien député de Meretz a de manière totalement explicite réclamé ''une rébellion civile de grande envergure'' et Yaïr Lapid passe le plus clair de ses discours à accuser le gouvernement de Netanyahou de vouloir imposer une dictature.
Lors de la manifestation contre le gouvernement samedi soir dernier, on a vu des photos des ministres en uniforme SS et une pancarte avec l'inscription ''6e Reich'', une manière de définir le 6e gouvernement de Binyamin Netanyahou.
Il faut reconnaitre que certains députés de la coalition n'hésitent pas à jeter de l'huile sur le feu. Ainsi, deux députés d'Otsma Yehoudit ont tenu aujourd'hui (mardi) des propos qui ne sont pas de nature à calmer le débat.
Tsvika Fogel a estimé que Yaïr Lapid et Benny Gantz devraient être arrêtés pour trahison à la patrie et Almog Cohen a menacé de leur passer des menottes s'ils continuaient sur cette voie.
Il n'en fallait pas plus à Lapid pour twitter: ''C'est de cette manière que l'on détruit la démocratie, en un jour. Ben Gvir veut utiliser les canons à eau contre nos manifestations (il s'agit d'une fake news, Ben Gvir n'a jamais dit cela, ndlr), le député Fogel dit qu'il faut nous arrêter, Gantz et moi-même, et nous jeter en prison pour trahison et à Beer Sheva on a essayé d'écraser nos étudiants parce qu'ils manifestaient et faisaient usage de leur liberté d'expression (peu de temps après ce tweet, la police a affirmé que l'enquête ne concluait pas à un acte délibéré du chauffeur, ndlr). Nous ne les laisserons pas nous écraser et écraser notre chère patrie''.
Quelques heures plus tard, le Premier ministre a réagi sur Twitter, en condamnant les propos des députés de sa coalition et mettant certains points sur les i après les événements de ces derniers jours: ''Dans un Etat démocratique, on n'arrête pas les chefs de l'opposition de la même manière que l'on ne traite pas les ministres de nazis, ni le gouvernement juif de Reich et que l'on n'appelle pas les citoyens à la rebellion''.
Les dérapages des hommes politiques ont également fait réagir le Président Itshak Herzog qui a demandé à calmer les esprits parce que, a-t-il rappelé, ''nous n'avons pas d'autre pays''. Le Premier ministre s'est entretenu avec lui à ce sujet et n'a pas manqué de lui signifier que l'attitude de l'opposition depuis sa défaite aux élections n'était pas acceptable dans un Etat démocratique.
''Je m'adresse à tous les élus et aux citoyens d'Israël, de tous les bords politiques, faites preuve de retenue et de responsabilité. Nous devons calmer les esprits et baisser le niveau des flammes''.