Cette recommandation intervient alors que les renseignements occidentaux estime que l'Iran peut déjà enrichir son uranium à un niveau militaire de 90% et arriver d'ici quelques semaines à livrer de l'uranium enrichi permettant de fabriquer une bombe nucléaire.
En pratique, il faut à l'Iran encore au moins deux ans pour finaliser une bombe nucléaire mais l'Iran peut, potentiellement, dès maintenant se présenter comme un Etat nucléaire, c'est-à-dire qui possède les capacités et le savoir pour produire une bombe nucléaire.
Face à ce constat, l'administration Biden a tenté de réanimer l'accord duquel les Etats-Unis étaient sortis sous Donald Trump. Mais les Iraniens ont tout fait pour torpiller cette tentative, qui s'est soldée sur un échec.
En Israël, les avis étaient partagés. Le Mossad s'opposait catégoriquement à la conclusion d'un tel accord. Il soutenait qu'un accord ne pouvait intervenir que s'il empêchait effectivement l'Iran de se doter de l'arme nucléaire sur le long terme et contenait d'autres éléments contre l'arrêt des activités terroristes du régime iranien.
Le renseignement militaire, quand à lui, jugeait que l'accord était la moins pire des solutions et donnait une possibilité de surveiller les faits et gestes des Iraniens dans le domaine nucléaire.
Le gouvernement Bennett-Lapid avait décidé de suivre l'avis du Mossad.
Pour l'heure, même si Biden a été entendu, dans un enregistrement, dire que l'accord avec l'Iran était mort, celui-ci existe toujours formellement mais n'est pas appliqué. C'est précisément cette situation qui inquiète les renseignements militaires israéliens. Ils font remarquer qu'un an après le retrait des Etats-Unis de l'accord, les Iraniens ont considérablement augmenté le rythme de leur développement nucléaire.
Parallèlement, Tsahal a intensifié ses préparatifs en vue d'une solution militaire à la question du nucléaire iranien.
La proposition du renseignement militaire en Israël est de promouvoir un nouvel accord. L'idée est de mobiliser une coalition internationale qui parviendrait à un accord sur la base du principe : more for more, plus l'Iran renoncera à ses acquis, plus il fera des concessions et plus les puissances occidentales lèveront les sanctions.
L'hypothèse de base du renseignement militaire est que l'administration Biden suivra Israël dans ce sens.
La position du prochain gouvernement israélien sur ce sujet n'est pas encore connue mais le renseignement militaire est décidé à pousser dans cette direction.