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Ce matin (dimanche), le terroriste franco-palestinien, Salah Hamouri, va être expulsé du territoire israélien vers la France.
Cette expulsion est l'aboutissement d'un processus d'annulation de son statut de résident permanent à Jérusalem, entamé par Arié Derhy - alors ministre de l'Intérieur - en 2020 et confirmé puis mis en oeuvre par la ministre actuelle, Ayelet Shaked.
Hamouri est un avocat né, à Jérusalem, d'une mère française et d'un père palestinien. Il participe depuis des années aux activités terroristes du Front populaire de la Palestine et fait partie du groupe qui avait projeté d'assassiner le Rav Ovadia Yossef. Dans le cadre de cette affaire, il avait été condamné à 7 ans de prison qu'il n'a pas purgé entièrement puisqu'il a été libéré dans le cadre de l'accord Shalit.
Depuis, Hamouri a recommencé ses activités terroristes en projetant et organisant des attentats contre des Israéliens ce qui a conduit à son arrestation et sa détention administrative en août 2017 puis en mars 2022.
Sa dernière période de détention se terminant aujourd'hui, la ministre Shaked a ordonné d'annuler son statut de résident permanent et de l'expulser sur-le-champ vers la France.
''Nous devons nous battre contre le terrorisme à l'aide de tous les outils à notre disposition. Il est inconcevable qu'un terroriste comme Hamouri bénéficie d'un statut de résident en Israël et je me félicite de l'annulation de ce statut et de son expulsion du territoire israélien'', a déclaré la ministre.
L'ancien et futur ministre de l'Intérieur, Arié Derhy, qui avait donc initié ce processus, s'est félicité ce matin de son aboutissement: ''Ce terroriste était membre de l'organisation terroriste du Front populaire de libération de la Palestine et était impliqué dans des activités d'incitation à la haine et de terrorisme. Il avait même projeté d'assassiner le Rav Ovadia Yossef, zatsal. Son expulsion est l'aboutissement d'un processus juridique long mais juste et s'ajoute à une série de décisions que j'avais prises concernant l'annulation de la citoyenneté et du statut de résident de terroristes et de leurs collaborateurs. Il s'agit d'un message dissuasif nécessaire envers tous ceux qui pensent rejoindre une organisation terroriste et qui menace l'existence de l'Etat''.
Du côté de l'ONU et des ONG comme Human Rights Watch ou Amnesty International, l'expulsion de Salah Hamouri ne passe pas. Pour ces dernières, Salah Hamouri n'est rien d'autre qu'un "défenseur des droits de l'homme'' persécuté par les autorités israéliennes. Ainsi, sur le site du conseil des droits de l'homme de l'ONU, on trouve un communiqué qui fait état de la position d'experts sur la situation de Salah Hamouri:
"Nous sommes préoccupés par l'utilisation abusive et systématique par Israël de procédures administratives et pénales, et d'informations secrètes contre les Palestiniens, y compris les défenseurs des droits de l'homme tels que M. Hamouri. Il s'agit d'une mesure délibérée visant à réduire au silence les défenseurs des droits de l'homme, ce qui a un effet profondément dissuasif sur tous les acteurs de la société civile dans le territoire palestinien occupé et en Israël. Les pratiques de détention auxquelles M. Hamouri est soumis ne sont pas seulement illégales: elles sont sadiques."
Pour les ONG pré-citées: ''La révocation du droit de résidence de Salah Hamouri pour « défaut d’allégeance » est un dangereux précédent pour les défenseurs des droits des Palestiniens de Jérusalem, qui pourraient être systématiquement ciblés sur cette base. Au regard du droit international humanitaire, les populations occupées n’ont aucun devoir d’allégeance envers la puissance occupante". Ces organisations vont jusqu'à parler de ''déportation'' pour qualifier l'action israélienne d'expulsion du terroriste.
Aussi bien l'ONU que ces ONG appellent le président Macron à s'impliquer personnellement pour contrer la décision israélienne, qui sera mise en application aujourd'hui.
La position de la France, telle qu'elle a été communiquée par l'Ambassade d'Israël en France, est en faveur de Salah Hamouri: "Nous avons signifié de la manière la plus claire notre position aux autorités israéliennes : Salah Hamouri ne doit pas être expulsé. Il doit pouvoir exercer l’ensemble de ses droits et mener une vie normale à Jérusalem, sa ville de naissance et de résidence. Des démarches ont été menées encore tout récemment auprès du gouvernement israélien pour rappeler notre opposition à l’expulsion de notre compatriote. Notre mobilisation se poursuit de même que notre assistance au titre de la protection consulaire".
Emmanuel Macron avait évoqué le cas de Salah Hamouri, lorsqu'il s'était entretenu, il y a quelques mois au téléphone avec Yaïr Lapid. Les actions diplomatiques françaises n'ont donc pas empêché le processus d'expulsion d'être mené à son terme. Aujourd'hui, Salah Hamouri sera accompagné en France par des représentants de l'autorité de l'immigration israélienne. A Paris, il sera attendu par sa femme et ses enfants qui vivent dans la capitale française et certainement aussi par ses nombreux soutiens.