Société

Une famille israélienne sur quatre vit sous le seuil de pauvreté

3 minutes
12 décembre 2022

ParIsraJ

Une famille israélienne sur quatre vit sous le seuil de pauvreté
Photo by Nati Shohat/Flash90

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L'association Latet, qui aide les personnes dans le besoin, a publié aujourd'hui (lundi), les chiffres de son rapport sur la pauvreté en Israël. A la différence du rapport sur la pauvreté du Bitouah Leumi (assurance nationale), celui de Latet ne prend pas uniquement en compte les entrées d'argent du ménage mais aussi sa capacité à sortir cet argent.

Il en ressort que 24% des familles israéliennes vivent sous le seuil de pauvreté en 2022 contre 19% avant la crise du Corona. Cela correspond à 700000 familles.

La proportion de familles qui font appel à une aide extérieure permanente à triplé entre 2021 et 2022. Elles représentaient 1.5% des familles en 2021, elles sont 4.5% en 2022. De même, la proportion de familles qui ont renoncé à des soins médicaux ou à du matériel scolaire a triplé entre 2019 et 2022.

D'après le rapport de Latet, 2627000 personnes dont 1176000 enfants vivent dans la misère en Israël. Cela représente 27.8% des citoyens et 38.6% des enfants.

Par ailleurs, 19.7% des enfants en Israël ne mangent pas à leur faim. 38.4% des familles qui sont assistées par des associations ont affirmé que leurs enfants ont du réduire la taille de leurs repas ou sauter un ou plusieurs repas faute de pouvoir payer la nourriture. Elles sont 77.8% à avoir témoigné que les quantités de nourriture achetées ne suffisent pas à subvenir à leurs besoins et ce, donc, malgré l'aide qu'elles reçoivent de l'Etat et des associations.

Ces familles dans le besoin vivent aussi dans la peur d'être expulsées de leur logement, puisqu'elles ne peuvent pas assumer les frais de loyer. Elles sont 21.3% à faire part de cette crainte parmi ces familles soutenues par des associations contre 5.1% des familles dans la population globale.

La crise du Corona a, incontestablement, constitué un tournant dans la situation de précarité de beaucoup de familles. Près du quart des familles, aujourd'hui soutenues financièrement, le sont depuis deux ans.

Par ailleurs, si avant la crise sanitaire, 5% des familles avouaient renoncer à des soins ou des médicaments pour des raisons financières, elles étaient 10.5% en 2021 et elles sont 15% en 2022.

Avant la crise, 1.5% des familles nécessiteuses renonçaient à acheter du matériel scolaire basique pour leurs enfants, en 2021, 2.6% et en 2022 la proportion a grimpé à 4.8%.

Officiellement, avec l'augmentation de l'allocation vieillesse, les personnes âgées ne sont plus considérées comme vivant sous le seuil de pauvreté. Mais selon Latet, ces ressources ne permettent pas de vivre dignement. 69.4% des personnes âgées qui reçoivent de l'aide de Latet ne savent pas si elles auront de quoi manger tous les jours et 36.5% d'entre elles ne mangent pas à leur faim. 60.9% ont renoncé à l'achat de médicaments ou à des soins médicaux.

 
Le rapport de Latet pointe aussi la diminution du nombre de familles appartenant aux classes aisées. Leur proportion a été divisée par trois depuis le début de la crise sanitaire: de 9% des familles israéliennes à 3.2%.

Ces chiffres mettent en relief le paradoxe de l'économie israélienne. Si les chiffres du PIB, de la croissance ou du déficit budgétaire sont bons et montrent qu'Israël s'en est mieux sorti que beaucoup de pays dans le monde après la crise sanitaire, à l'échelle des ménages, la réalité est toute autre et il semble que les dégâts de cette crise ne soient pas prêts de s'estomper. C'est en tout cas, la prévision pessimiste que l'organisation Latet tire de son rapport.