Vie politique

Lapid sous le feu des critiques en prévision de son discours à l’ONU

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22 septembre 2022

ParIsraJ

Lapid sous le feu des critiques en prévision de son discours à l’ONU
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Les services du Premier ministre, Yaïr Lapid, ont annoncé l'intention de celui-ci de se prononcer en faveur de la création d'un Etat palestinien, ce soir (jeudi) lors de son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies.

Depuis, en Israël, les critiques fusent de toutes parts. Bien entendu, à droite, les hommes politiques ont vivement condamné cette intention et dénoncé son caractère dangereux pour l'avenir et la sécurité d'Israël.
D'aucuns ne se sont pas privés pour leur rappeler que Binyamin Netanyahou avait, lui aussi, à plusieurs reprises, à la même tribune, évoqué la création d'un Etat palestinien et s'était dit engagé par la solution à deux Etats.

Pour se défendre, les lieutenants de l'ancien Premier ministre demandent qu'il soit jugé sur ses actes. Ils mettent en avant le fait qu'en 12 ans au pouvoir, Netanyahou a réussi à supprimer la question palestinienne et l'idée même d'un Etat palestinien de l'ordre du jour et qu'il a signé des accords de paix avec des pays arabes sans préalable sur la question palestinienne.

 

Au sein même de son gouvernement, Yaïr Lapid essuie des critiques, notamment des ministres considérés comme appartenant à l'aile droite du gouvernement. En premier lieu, c'est Naftali Bennett qui s'est publiquement opposé à cette déclaration de celui qu'il a qualifié de ''Mensch'' au moment de la passation de pouvoir en juin dernier. "Il n'y a aucune raison de faire renaitre l'idée d'un Etat palestinien'', a-t-il écrit sur FaceBook, ''Nous sommes en 2022 pas en 1993. Nos véritables amis n'attendent pas de nous que nous mettions en péril notre sécurité. Il n'y a aucune raison que nous nous portions volontaires dans ce sens''.

Ayelet Shaked a accusé Lapid de profiter de la scène des Nations Unies pour faire campagne pour les élections israéliennes et a ajouté qu'il n'avait aucune légitimité pour prendre ce genre de décisions. ''Il ne représente que lui-même, ce n'est pas la ligne du gouvernement. Un Etat palestinien mettrait en danger l'Etat d'Israël'', a-t-elle précisé.

Le ministre des Finances, Avigdor Liberman a quant à lui estimé que ''dans le contexte du terrorisme palestinien, des déclarations scandaleuses d'Abou Mazen à Berlin, toute discussion autour de la création d'un Etat palestinien frôle la soumission à la terreur. De telles déclarations de la part du leadership israélien encouragent Abou Mazen et les services palestiniens à se défausser de leurs responsabilités dans la lutte contre le terrorisme''.

Guidon Saar et Zeev Elkin ont aussi condamné les propos de leur chef de gouvernement, les jugeant dangereux.

 

Il convient aussi de relever que dans l'entourage du Premier ministre, ils sont nombreux à ne pas comprendre la stratégie souhaitée par de telles déclarations. Ils estiment que cela finira de convaincre les électeurs de droite qui hésitaient à aller voter à se rendre aux urnes. Par ailleurs, avec de telles promesses, Lapid risque de syphonner des voix à Meretz et Avoda qui flirtent déjà avec le seuil d'éligibilité. ''Cela nous fera gagner peut-être un mandat, mais Bibi risque d'en prendre beaucoup plus''.