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Le Premier ministre Yaïr Lapid a peu apprécié les propos du chef du Mossad, David Barnea, au sujet du nucléaire iranien et de l'accord en passe d'être signé. Il lui a reproché de s'être éloigné des messages officiels transmis par Israël depuis quelques jours et de mettre en péril la tenue de l'entretien téléphonique que ses services essaient d'organiser avec le Président Joe Biden.
Lors d'un point sur le sujet, Barnea a décidé de monter d'un ton contre l'accord qui se prépare avec l'Iran: ''Nous faisons face à un double jeu. D'un côté, on discute à Vienne et on s'approche d'un accord, de l'autre l'Iran agit et mandate ses bras terroristes contre les Américains en trompant le monde. L'accord est un mauvais accord qui donne à l'Iran un permis de fabrication d'une bombe nucléaire. Le mossad s'engage à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. L'accord n'engage pas Israël et sa liberté d'action doit être préservée''.
Barnea a affirmé que l'accord avait près de 100% de chances d'être signé alors que le gouvernement s'efforce ces derniers jours de faire passer le message qu'il a réussi à durcir la position américaine face à l'Iran et qu'une annulation de la signature est encore possible. Par ailleurs, il a insisté sur le fait que cet accord était basé sur un tissu de mensonges et qu'il est pire que celui signé en 2015.
Le chef du mossad a mis en avant les intérêts de l'Iran et des Etats-Unis en faveur de la signature d'un accord pour justifier l'idée que l'accord allait forcément être signé. Il a mis en garde contre la signature, qu'il a qualifiée de catastrophe stratégique, parce qu'elle permettra à l'Iran d'augmenter ses capacités de manière significative grâce aux milliards de dollars qui entreront dans le pays avec la levée des sanctions. Selon lui, cet argent servira à toutes les organisations terroristes de la région dont le Hezbollah, le Djihad islamique palestinien, les rebelles houthis au Yémen, les milices pro-iraniennes et le Hamas. Il a prévenu que certains pays risquent de regarder l'Iran comme un ''modèle'' et qu'il sera alors très difficile pour Israël de se mesurer à la puissance iranienne qui possède de multiples composantes.
Israël insiste beaucoup ces derniers jours auprès de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique afin qu'elle ne ferme pas les enquêtes ouvertes contre les irrégularités constatées sur les sites nucléaires iraniens. Le gouvernement Lapid en fait une question fondamentale. Barnea, quant à lui, a affirmé que cette problématique était importante mais biaisée puisque de toute façon les réponses que fournira l'Iran seront des mensonges et que les Américains s'en contenteront.
Yaïr Lapid a été surpris par les propos du chef du Mossad et l'a convoqué pour un rappel à l'ordre.
Dans ce contexte, plusieurs anciens responsables sécuritaires israéliens estiment qu'Israël doit être plus prêt que jamais à un conflit armé contre l'Iran. Selon Amos Guilad, l'ancien directeur du département politico-sécuritaire du ministère de la Défense et Yaakov Amidror, ancien chef des renseignements, cités par Israël Hayom, toute tentative d'empêcher la signature de l'accord est vouée à l'échec. C'est la raison pour laquelle, Israël doit être prêt dès à présent à une opération militaire éventuelle pour éloigner le danger.
Selon le Dr Yoël Guzansky, membre du centre de recherche pour la sécurité nationale et ancien détenteur du portefeuille de l'Iran et du Golfe persique au sein des renseignements israéliens, cité par Israël Hayom: ''l'accord qui se profile est mauvais, mais il est la moins pire des solutions. Je ne vois pas d'alternative militaire: Israël veut, et je suis sûr peut, et les Etats-Unis peuvent mais ne le veulent pas. Personne ne sait à quel point les Américains seront prêts à agir une fois l'accord en vigueur. Sous Obama, l'Iran avait reçu carte blanche dans la région, j'espère que ce ne sera pas le cas sous Biden''.