Une ancienne soldate a révélé avoir été violée par un terroriste condamné à perpétuité.
L'affaire avait fait grand bruit au mois de novembre dernier. Dans le cadre de la commission d'enquête sur la fuite des prisonniers sécuritaires de la prison de Guilboa, une autre sombre histoire avait refait surface.
Dans cette même prison entre 2014 et 2017, des gardiennes de prison, parfois dans le cadre de leur service militaire obligatoire étaient envoyées de force dans les quartiers sécuritaires, à la demande d'un terroriste, Mouhamad Atalla, condamné à perpétuité, qui les agressait sexuellement.
Ce faisant, les officiers espéraient récupérer des informations de ce terroriste et le calme dans la prison.
Avec le témoignage de cette ancienne soldate, qui garde l'anonymat, les faits prennent une autre dimension puisque jusqu'à maintenant il ne s'agissait pas de viol.
''Mes supérieurs, ceux que je croyais être là pour me protéger, m'ont livrée aux mains de ce terroriste. Ils ont fait en sorte que je sois seule avec lui, en opposition avec les règles en vigueur, afin qu'il puisse s'en prendre à moi, cruellement, me maltraiter sexuellement encore et encore, et pas seulement moi, d'autres soldates gardiennes de prison.
Il aurait pu m'assassiner ou me prendre en otage. Nous n'étions que tous les deux, tout seuls, sans menottes, sans barreaux, et il est un assassin cruel! Un terroriste! Qu'est-ce qu'ils croyaient? Qu'il allait ''juste'' s'amuser avec moi? Que c'était acceptable? Qu'il était permis de sacrifier des soldates pour une information? Le calme? De l'argent?''.
Elle raconte comment tout le personnel de la prison était au service de ce même terroriste qui obtenait ce qu'il voulait, se promenait librement partout où il voulait. Elle décrit la peur qu'elle avait de lui. Aujourd'hui, elle ne veut plus se taire maintenant que l'affaire a éclaté au grand jour: ''Fini le silence, je ne suis pas coupable! La honte est sur l'Etat, la honte est sur ceux qui ont caché et blanchi cette affaire pendant des années. On ne me fera plus taire. La boite de Pandore est ouverte et je ne les laisserai pas la refermer avant d'avoir eu des réponses de mon pays. Etat d'Israël que j'aime tant (oui, je suis toujours sioniste, j'aime toujours mon pays de tout mon coeur), explique-moi comment et pourquoi cela m'est-il arrivé? Je veux qu'une commission d'enquête indépendante soit créée''.
Elle a écrit ce texte pour accompagner une demande de dons que son avocate, Me Keren Barak, a lancé afin de l'aider financièrement dans l'épreuve qu'elle traverse.
Parmi les personnes qui ont déjà donné, on compte le député Itamar Ben Gvir. Il demande à ce que tous ceux qui ont été complices, de près ou de loin, de cette affaire paient le prix fort.
Les services pénitentiaires ont publié un communiqué pour réagir au témoignage de cette ancienne soldate: ''Il s'agit de graves soupçons sur des faits qui se sont déroulés il y a plusieurs années. Les éléments ne sont pas autorisés à la publication et nous attendons les résultats de l'enquête de police. Nous agirons sans complaisance en fonction des résultats''.