Israeli minister of Defense Avigdor Liberman gives a statement to the media during his visit in Katzrin, May 11, 2018. Photo by Basel Awidat/Flash90 *** Local Caption *** ?? ??????? , ??????? ?????? , ??????? ????? ?????? ?????? ?????
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Pendant des années on a connu Avigdor Liberman avec des slogans anti arabes, le coeur de sa lutte politique tournait autour d'une ligne dure contre ce secteur de la population. On se souvient du ''sans devoirs, il n'y a pas de droits'' clairement destiné aux Arabes israéliens qu'il accusait de profiter du système. Inutile aussi de rappeler sa promesse d'éliminer Ismaël Haniyeh en 48 heures s'il était ministre de la Défense, poste qu'il a fini par occuper, et Haniyeh est toujours là.
Parallèlement, pendant tout ce temps, Liberman vivait une idylle politique avec les partis orthodoxes. Proche d'Arieh Derhy, notamment, ils ont tous les deux joint leurs forces pour faire élire Moshé Léone, à la tête de la mairie de Jérusalem.
Avigdor Liberman a, d'ailleurs, un lien familial avec le monde orthodoxe puisque sa femme et son fils s'en revendiquent.
Avec le début du cycle d'élections à répétition, le chef d'Israël Beitenou a compris que le créneau porteur n'était plus les Arabes mais les Orthodoxes. Son électorat, russe qui comprend aussi un certain nombre de non juifs, est encore plus réceptif aux discours anti religion qu'à ceux anti arabes. A ces électeurs s'ajoutent toute une partie de la population israélienne qui partage l'idée que les religieux menacent la stabilité du pays et la démocratie. Liberman a décidé de surfer sur cette vague, rejoignant ainsi Yaïr Lapid.
Ses propos très insultants sur les orthodoxes - qu'il avait notamment proposé de mettre avec Netanyahou dans une brouette pour les jeter aux ordures - lui réussissent. Il s'est donc entièrement investi dans cette nouvelle ligne politique.
Pendant sa cadence de ministre des Finances, il a pris un certain nombre de mesures, clairement destinées à nuire au public religieux: augmentation des taxes sur la vaisselle à jeter, suppression des subventions aux crèches pour les kollel man (mesure qui n'est finalement pas passée), par exemple. Il avait encore plusieurs projets dans ce sens dans les tuyaux.
A l'approche des élections, Liberman entend bien montrer qu'il reste plus que jamais sur cette ligne. Il a annoncé qu'il demanderait à être ministre de l'Intérieur dans le prochain gouvernement. Ce poste est fondamental puisque le ministre de l'Intérieur est responsable des relations avec les autorités locales, mais aussi de la politique d'immigration et de l'autorisation d'ouvrir les commerces le Shabbat. Traditionnellement, dans les gouvernements où les orthodoxes participent, c'est le parti Shass qui hérite de ce portefeuille.
Selon Israël Hayom, Israël Beitenou veut désormais détenir ce ministère stratégique afin de satisfaire son électorat sur des questions qui touchent au caractère juif de l'Etat d'Israël.
''Pendant trop longtemps, nous avons renoncé à ce ministère'', explique-t-on au sein d'Israël Beitenou, ''Pendant plusieurs années, c'est Shass qui a été aux commandes, puis Guidon Saar et maintenant Ayelet Shaked. Tous étaient des conservateurs. Il est temps d'ouvrir ce ministère à des décisions différentes. Au sein de cette administration sont décidés des sujets qui sont importants pour nos électeurs et nous ne pouvons pas les délaisser. Toute la question de l'ouverture des commerces le Shabbat, l'autorité chargée de l'état civil et de l'immigration, les visas d'entrée, etc. Nous ne laisserons plus Shass détenir ce ministère et faire ce que bon lui semble. Il y a des citoyens qui veulent ouvrir les commerces le Shabbat et il y a des gens pour lesquels nous devons autoriser l'entrée en Israël selon d'autres critères que ceux existant. Il est temps que nous prenions les décisions''.