Vie politique

Vague de démissions au sein de la police

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19 juin 2022

ParIsraJ

Vague de démissions au sein de la police
Photo: Porte-parole police

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La police israélienne fait face à une vague de démissions qui prend de l'ampleur et qui commence à inquiéter en plus haut lieu.

En effet, depuis le mois de janvier 2022, 400 policiers ont posé leur démission et les prévisions tablent sur 1000 policiers démissionnaires d'ici la fin de l'année civile. Pendant le seul mois de mai, ils sont 100 à avoir claqué la porte.

Des chiffres en constante augmentation puisqu'en 2021 on avait enregistré 600 démissions au sein de la police, ce qui était déjà le double par rapport à 2020.

En outre, le nombre de policiers qui décident de partir est bien supérieur à celui des recrues ce qui fait craindre un sérieux problème d'effectifs pour l'avenir.

Parmi les raisons qui poussent au départ, on trouve le salaire. Le site Ynet publie trois fiches de paie de policiers débutants. Aucun ne gagne plus de 6700 shekels nets par mois, pour un travail qui demande une disponibilité extrême avec des gardes de jour, de nuit, le shabbat et les fêtes, mais aussi dans des conditions difficiles. Ces jeunes avouent avoir voulu servir dans la police par idéal, mais la réalité économique est plus forte que tout, et ils ne parviennent pas à subvenir aux besoins de leurs familles. L'un d'entre eux s'apprête à démissionner.

Deuxième raison, la surcharge de travail pendant la période du Corona, qui n'a pas été reconnue à sa juste valeur venant s'ajouter au sentiment de plusieurs policiers de ne pas être suffisamment soutenus par leur hiérarchie mais aussi par la population.

Les policiers n'ont pas le droit de grève, ce qui complique leur combat pour de meilleures conditions de travail, ne disposant pas d'un levier dont profitent beaucoup de corps de métier.

La présidente de la commission de la Sécurité intérieure à la Knesset, Merav Ben Ari, a bien l'intention d'agir pour augmenter le salaire des policiers, comme le demande le commandant de la police, Kobi Shabtaï.

Mais ils se heurtent au ministère des Finances qui conditionnent les améliorations des conditions de travail des policiers, à des licenciements.

La semaine dernière, le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Bar Lev, a reçu Kobi Shabtaï. Les deux hommes ont eu une discussion musclée. Le ministre a demandé au commandant de la police d'obéir à l'exigence des Finances, ce que ce dernier a catégoriquement refusé. ''Ecoutez-moi, Monsieur le ministre'', aurait dit Shabtaï, selon Makor Rishon, ''quand on veut, et qu'il y a de la bonne volonté, tout est possible''.

La position des Finances se serait assouplie suite à la farouche opposition de Shabtaï de licencier des dizaines de policiers. Cela suffira-t-il à stopper l'hémorragie?

 

 

Photo: Porte-parole Police