Vie politique

Plus de droit de vote pour les habitants des implantations?

3 minutes
2 juin 2022

ParIsraJ

Plus de droit de vote pour les habitants des implantations?

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La coalition fait face à ce qui pourrait être l'un des plus grands dilemmes depuis sa constitution.

D'ici la fin du mois de juin, la Knesset doit reconduire un règlement qui permet de faire appliquer le code pénal israélien en Judée-Samarie et qui procure un certain nombre de droits sociaux et civiques aux habitants des implantations. Ce règlement est revoté systématiquement, tous les cinq ans, depuis 1967. Il permet de conférer aux citoyens de Judée-Samarie un statut identique à ceux du reste du pays aux yeux de la loi.

En son absence, ce sont les tribunaux militaires qui seront compétents pour juger les infractions mais surtout, les allocations de l'assurance nationale ne pourraient plus être versées et les habitants se verraient retirer le droit de vote.

Les implications sur la vie quotidienne et sur les droits démocratiques et citoyens élémentaires seraient donc considérables, si la Knesset ne revotait pas ce règlement.

Or, au sein de la coalition gouvernementale, l'unanimité est loin d'être acquise. En effet, voter cette loi revient à reconnaitre une autorité de l'Etat d'Israël sur la Judée-Samarie, ce que contestent le parti Meretz et surtout Ra'am. Hier, Naftali Bennett a réuni les chefs des factions de la coalition afin de désamorcer la crise. Meretz a finalement annoncé qu'il soutiendrait la loi, mais il n'est pas certain que tous les députés de ce parti votent comme un seul homme. Ghaina Rinawie Zoabi ne s'est pour l'instant pas engagée à voter pour. D'après le site Makor Rishon, elle aurait dressé une liste d'exigences pour garantir sa voix: un fonds de garantie de l'Etat pour les prêts immobiliers dans le secteur arabe, la constitution d'une commission qui étudiera la possibilité de créer un nouveau village arabe dans le nord, le versement de 500 millions de shekels à la ville de Nazareth, une décision gouvernementale pour une représentation plus équitable des Arabes dans les services publics et une décision gouvernementale au sujet des terrains alloués aux établissements scolaires.

Même au sein de la coalition, on lève les yeux au ciel. Nir Orbach a déclaré qu'il n'était plus concevable de céder au moindre chantage des députés arabes.

Guidon Saar, le ministre de la Justice, a clairement indiqué que cette loi devait passer lundi prochain à la Knesset, sous peine de créer un véritbale chaos en Judée-Samarie et de faire tomber le gouvernement.

Mansour Abbas a indiqué qu'il était prêt à soutenir la loi mais qu'il n'avait pas réussi à convaincre ses colistiers pour le moment.

Une fois encore c'est l'opposition qui pourrait sortir la coalition de cette impasse, en votant en faveur de cette loi, qu'elle soutient totalement. Mais le jeu politique étant ce qu'il est, le bloc dirigé par Netanyahou a pris la ferme décision de ne plus soutenir aucune loi présentée par la coalition, afin d'accélérer la chute du gouvernement.