Culture

Le conflit israélo-palestinien s'invite au Festival de Cannes

3 minutes
26 mai 2022

ParIsraJ

Le conflit israélo-palestinien s'invite au Festival de Cannes

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On commence à en avoir l'habitude, les grands rendez-vous culturels internationaux sont souvent l'occasion pour les ennemis d'Israël de se mettre en avant.

On se souvient des films pro-palestiniens primés à différents festivals internationaux, notamment.

L'année dernière, le Festival de Cannes avait été marqué par le boycott des acteurs arabes israéliens du film ''Let It be Morning'' (Vayehi Boker) qui voulaient protester contre le fait que leur film soit présenté comme un film israélien.

Cette année, il aura fallu attendre les derniers jours du Festival pour assister à un nouveau tour de force des Palestiniens à Cannes. La réalisatrice Maha Haj, originaire de Haïfa, a présenté son film ''Mediterranean Fever'' dans le cadre de la partie ''Un autre Regard'' du Festival de Cannes. L'histoire se déroule à Haïfa mais aucun Juif, ni même aucune référence à Israël n'y figurent.

Seuls deux passages évoquent Israël: lorsque le héros arrive à l'hôpital avec son fils et que l'infirmière - une juive - les oblige à déclarer leur religion et dans une autre scène le fils du héros raconte s'être disputé avec son professeur sur le fait de savoir si Jérusalem était la capitale d'Israël ou de la Palestine.

Si le film, en lui-même, n'est pas à proprement parler politique, les sous-entendus ne manquent pas et la prestation de Maha Haj à Cannes a donné le ton.

Lorsqu'elle a pris la parole sur la scène, elle a tenu à dédier son film à la journaliste d'Al Jazeera, Shireen Abou Akleh. ''Shireen était une icone, une excellente journaliste, et une fille aimée de Palestine. Il y a deux semaines, elle a été assassinée. On lui a tiré en pleine tête parce qu'elle faisait son travail alors qu'elle relatait une nouvelle injustice de l'occupation. Ils ont tué la narratrice mais l'histoire continue''.

 

Ses paroles ont été chaleureusement applaudies par la salle. Dans une interview au magazine Variety, elle a expliqué son choix de ne présenter aucune référence à Israël dans son film: ''Lorsque l'on parle de Haïfa, en général on pense à la coexistence, mais ce n'est pas la Haïfa que je présente dans mon film, parce qu'il n'y a pas d'Israéliens. On y voit la Haïfa historique qui a été occupée en 1948. Les quartiers ont été désertés, les gens ont du fuir. C'est la Haïfa que j'ai voulu montrer''.

Par ailleurs, Haj a indiqué qu'elle avait refusé tout financement israélien, bien qu'elle aurait pu en recevoir, afin que son film ne soit pas présenté comme ''israélien''. Elle a utilisé des fonds palestiniens, qataris, français, allemand et chypriote.

Maigre consolation: cette fois, ce n'est pas avec l'argent du contribuable israélien que le nom d'Israël aura été dénigré dans un événement culturel.