Hier encore, le ministre des Affaires étrangères, l'a désavouée alors qu'il se trouvait sur le terrain des hostilités, aux frontières de l'Ukraine.
En outre, l'ambassade d'Ukraine en Israël avait annoncé avoir porté plainte devant la Cour suprême contre ce plan de la ministre de l'Intérieur.
Les conditions d'entrée en Israël pour les réfugiés ukrainiens non bénéficiaires de la loi du Retour ont donc été assouplies. La ministre l'a annoncé lors d'une conférence de presse à l'aéroport Ben Gourion : les réfugiés qui possèdent de la famille en Israël ne seront pas décomptés dans le quota. "Nous n'annulons pas les quotas. Le peuple juif a été pourchassé et nous comprenons ce que vivent ces réfugiés. Nous ouvrons notre coeur à ceux qui ne peuvent pas bénéficier de la loi du Retour mais nous ne pouvons pas ouvrir les portes à tout le monde''.
Elle a, par ailleurs, insisté sur le fait qu'Israël était avant tout le foyer du peuple juif et que ses efforts étaient d'abord fournis envers ceux qui arrivent en vertu de la loi du Retour.
Pour justifier son revirement, la ministre a invoqué l'accord existant en l'Ukraine et Israël concernant les visas d'entrée sur le territoire israélien. ''Si nous ne laissons pas entrer les personnes qui ont de la famille en Israël, nous contrevenons à cet accord'', a ainsi expliqué un cadre du ministère de l'Intérieur.

L'instant que nous vivons nous oblige à tendre la main
Le Premier ministre, Naftali Bennett, a félicité sa ministre : ''L'instant que nous vivons nous oblige à tendre la main et à jouer le rôle de refuge, même s'il n'est que temporaire, pour les gens qui fuient la guerre et qui ont des proches en Israël, qui peuvent les soutenir dans ces moments difficiles''.
A la gauche de la coalition, on n'est que moyennement satisfait de cet assouplissement qui arrive ''trop tard et ne va pas assez loin'', selon les propos du ministre de la Diaspora, Nahman Shay (Avoda). Il reproche à Ayelet Shaked d'avoir maintenu le concept de limitation du nombre de réfugiés qu'Israël pourra accueillir.

Betsalel Smotrich. Photo by Yonatan Sindel / Flash90
A droite on s'élève contre ce que l'on qualifie d'acte de soumission de la part d'Ayelet Shaked. Betsalel Smotrich, chef de la Tsionout Hadatit, a attaqué la ministre : ''C'est incroyable de voir à quelle vitesse la machine propagandiste bien huilée de gauche, peut faire plier des gens de droite sans colonne vertébrale''.