A Moscou, Bennett aurait donc présenté à Poutine les solutions prônées par le monde occidental et non une proposition de paix purement israélienne. Il a écouté les réactions du président russe pour ensuite en faire part aux dirigeants occidentaux.
Israël n'a pas non plus l'intention d'exercer une quelconque pression sur l'Ukraine pour qu'elle accepte les conditions russes. Néanmoins, les responsables politiques israéliens estiment que la balle est dans le camp de Zelensky.
Comme le font remarquer beaucoup d'observateurs à travers le monde, il est illusoire de penser que l'on pourra revenir au statut territorial qui prévalait avant l'invasion russe. L'armée russe ne s'arrêtera qu'après avoir obtenu des concessions ukrainiennes. Les exigences russes seraient : la reconnaissance des séparatistes pro-russes, le renoncement au Donbass et à un ralliement à l'OTAN. Si l'Ukraine acceptait ces conditions, la guerre pourrait cesser.
Le président Zelensky se retrouve donc face à choix difficile : se plier aux exigences russes et ainsi stopper les hostilités mais en retournant la colère de son peuple contre lui ou poursuivre dans son rôle de chef de guerre qu'il s'est taillé depuis le début des hostilités et ainsi éloigner encore un peu plus tout espoir d'accord avec la Russie.
Du côté israélien, on décrit Poutine comme sachant très bien ce qu'il veut et comment l'obtenir en fonction de différents scénarios possibles. On craint que l'on atteigne bientôt le point de non retour où plus aucune négociation ne sera envisageable.
Dans ce contexte, l'ambassadeur d'Ukraine en Israël est intervenu lors du congrès de l'INSS (Institut national des études stratégiques). En pleurant, il a décrit les scènes de guerre qui se déroulent en Ukraine : ''Les gens vivent sous terre, ils manquent de nourriture et de médicaments. La réalité c'est que nous sommes dans une guerre barbare et nous assistons au génocide du peuple ukrainien. Nous avons besoin de l'aide internationale, y compris de celle d'Israël''.