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Les 95 ans de la yechiva du rav Botschko

3 minutes
3 mars 2022

ParIsraJ

Les 95 ans de la yechiva du rav Botschko

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« Être juif, c’est prier, respecter chabbat, mais aussi défendre son pays. »

Le 6 mars prochain, « la yechiva du rav Botschko », comme on l’appelle, célèbrera ses 95 ans lors d’une grande soirée de retrouvailles. C’est l’occasion de revenir, avec le rav Shaoul Botschko, sur ce qui a fait le succès de cette institution née à Montreux en 1927 et qui a formé des centaines de leaders de la communauté juive.

 

Propos recueillis par Eve Boccara

Actualité Juive. Pourquoi cette yechiva est-elle devenue une véritable institution dans le monde juif francophone ?

Rav Shaoul Botschko. La yechiva a été fondée en 1927 à Montreux, en Suisse, et dès sa création elle a attiré de nombreux élève français. Elle a ensuite créé une antenne dans la région parisienne, avant de faire son Alyah à Jérusalem puis de s’installer à Kokhav Yaacov où nous sommes aujourd’hui. Mais la yechiva n’est pas francophone. Je dirais que sur 250 élèves, peut-être 20 % le sont.

Tout le mérite de la yechiva revient à son fondateur, mon grand-père qui s’est donné corps et âme pour créer un lieu dans lequel on pouvait mener une vie juive harmonieuse, alliant le matériel et le spirituel. Dans notre yechiva, les élèves ne sont pas formés dans un moule ; nous voulons faire éclore ce qu’ils portent en eux. Les jeunes sont souvent tentés de s’en remettre à leurs maîtres et de se sentir inférieurs à eux ; à la yechiva, nous voulons leur apprendre l’inverse, les pousser à se libérer, à prendre leurs responsabilités et leur élan, avec les outils que nous leur aurons inculqués. Le rabbin ne décide pas pour les autres. Par ailleurs, je crois que nous avons développé entre nous, élèves et enseignants, une amitié et un respect mutuels réels. Nous sommes comme une famille.

 

Dans l’enseignement de cette yechiva, la préparation à l’armée est fondamentale…

Rav Shaoul Botschko. Tout à fait. Outre la Guemara et la Halakha, nous étudions beaucoup la Emouna, la pensée juive, celle du Rav Kook, celle du Rambam… Et nous faisons tout pour que les francophones s’intègrent du mieux possible en Israël, grâce à un programme Massa. Nous les aidons à se préparer aux psychométriques pour qu’ils puissent entrer dans les universités israéliennes ; et oui, bien sûr, nous les préparons à l’armée. Être juif, c’est prier, respecter chabbat, mais aussi défendre son pays. L’un ne va pas sans l’autre. L’étude de la Torah, la vie professionnelle et la défense du pays sont fondamentales.

 

Lors de cette grande soirée du 6 mars, vous lancerez un appel de fonds : quels sont les défis à venir de la yechiva ?

Rav Shaoul Botschko. Nous avons beaucoup grandi depuis nos débuts, mais nous sommes à nouveau trop petits pour recevoir nos élèves dans de bonnes conditions – certains dorment dans des caravanes. Et nous ne sommes plus en 1920, nous devons les recevoir dans des conditions décentes. Ce ne sera pas une soirée de gala habituelle, mais des retrouvailles avec tous les anciens : ceux de Montreux, des Yvelines, de Jérusalem, et bien sûr de Kokhav Yaacov où la yechiva est installée depuis 1995 – une soirée qui s’annonce pleine de souvenirs et d’émotions. Nous y parlerons également de l’avenir et lancerons un appel aux dons, via nos anciens élèves. C’est la force de l’unité et de la collectivité qui nous porte.

Soirée le dimanche 06/03 à partir de 18h15. Inscription obligatoire : https://tickchak.co.il/26175