Sur place, ils font face à des phénomènes croissants de terreur agricole, de violence et de racket qui repoussent de plus en plus la présence agricole juive en Israël. L'organisme ''Hashomer Ha'hadash'' dirigé par Yoël Zilberman se fixe comme mission de lutter contre ces phénomènes de délinquance agricole des arabes. D'après leurs observations, ces actions contre les terrains agricoles juifs sont bien organisées, prévues et financées.
"Pour nous, il est évident que si nous n'avions pas entre 150 et 200 volontaires qui aidaient les agriculteurs à affronter ces menaces, beaucoup auraient déjà abandonné leur terrain'', affirme Zylberman qui déplore la réduction des moyens de police dans ces régions ces dernières années. Les bénévoles de l'''Hashomer Ha'hadash'' veillent nuit et jour pour dissuader et combattre les voleurs de bétails, de récoltes, de matériel agricole et empêcher les dégâts causés aux installations agricoles et aux champs.
D'ailleurs au vandalisme et à la terreur s'ajoute un autre phénomène inquiétant : des investisseurs arabes, pas toujours israéliens, acquièrent des terrains agricoles. Derrière certains d'entre eux, se cacheraient des fonds saoudiens. Selon Zylberman, cela s'apparente à une conquête rampante des terres juives et il déplore l'absence de réponse des autorités israéliennes.
Ces acquisitions sont bétonnées par des avocats et sont faites pour des investisseurs arabes anonymes, dans des endroits comme Kfar Tabour, Yavnéel, Rosh Pina ou Metoula.
''Jusqu'à maintenant, les terres se transmettaient entre agriculteurs juifs. Lorsque l'un partait, il louait son terrain à son voisin pour cinq ou dix ans, de cette façon les parcelles restaient sous la propriété des habitants du mochav. Ces dernières années, la troisième génération d'agriculteurs part pour s'installer à l'étranger ou dans le centre du pays, chez eux l'attachement sioniste à la terre s'est effrité'', décrit Zylberman. Et lorsqu'un investisseur vient les trouver avec une proposition alléchante, ils se laissent tenter.
Une fois acquis, ces terrains ne sont plus dédiés à l'agriculture mais à des constructions de maisons très souvent.

Le gouvernement actuel, par la voix de son ministre de l'Agriculture, Oded Forer, veut prendre le problème à bras le corps. Il a déjà organisé une réunion spéciale avec les forces de l'ordre, les présidents de région et les acteurs gouvernementaux en charge de l'acquisition des terrains. Pour Zylberman et ses collaborateurs, il s'agit d'un premier pas constructif, en attendant de réels changements sur le terrain.