Le scandale n'est pas seulement dans le fait que les représentants officiels de la communauté "montrent la porte" à une personnalité venue d'Israël mais dans le communiqué virulent et méprisant publié par l'organisation : "Nous repoussons les opinions odieuses de Betzalel Smotritch et son idéologie qui provoque la haine, et appelons tous les membres de la communauté juive britannique à lui montrer la sortie. Retournez à votre avion, Betzalel, vous serez une honte éternelle. Vous n'êtes pas le bienvenu ici".
Le député a répondu en écrivant : "Communauté juive de Grande-Bretagne, je vous aime ! Nous ne sommes pas obligés d'être d'accord".
Un peu plus tard, il a évoqué cette situation et a dit "ne pas être impressionné" par l'attitude des institutions juives officielles. Smotritch a au contraire confié qu'il avait été reçu avec chaleur et beaucoup d'amour par les communautés et dirigeants qu'il a rencontrés. "En comptant le nombre d'invitations que j'ai reçues, je pourrais rester ici deux à trois semaines", a-t-il ironisé. Il a estimé que l'attitude du Board of Deputies of British Jews par le fait que des anciennes institutions juives britanniques ont subi un glissement vers la gauche "progressiste" et que comme en Israël, une minorité extrémiste prend le dessus sur le débat public et impose le silence à quiconque a des idées différentes. "Mais je les aurais rencontrés avec plaisir car j'aime chaque Juif" a dit le député.
En Israël, certains ont cru utile de soutenir le Board of Deputies of British Jews. Le ministre en charge des relations avec la Diaspora, Nahman Shaï (Parti travailliste) a demandé à Betzalel Smotritch de revenir en Israël et a écrit : "Smotritch n'a rien à chercher en Grande-Bretagne (sic). La communauté locale a déjà exprimé son avis. Le racisme n'a sa place nulle part (re-sic). Revenez à la maison !" Smotritch dit avoir été très déçu par l'attitude du ministre qui au lieu de soutenir un député de la Knesset a préférer se ranger du côté des boycotteurs.
Le vice-ministre de l'Economie Yaïr Golan (Meretz) a félicité "la position morale des Juifs britanniques" et espéré "qu'une telle chose se produise en Israël".
A l'inverse, Itamar Ben-Gvir (Hatziyonout Hadatit) a soutenu son chef de parti et a écrit : "Le Board of Deputies of British Jews a oublié ce qu'est être juif".
Photo Sraya Diamant / Flash 90