Au vu de l'évolution de la situation à l'intérieur du pays, Tsahal n'exclut pas une collaboration active d'une partie de la population arabe avec les ennemis du dehors en cas de conflit avec le Hezbollah au nord ou le Hamas au Sud : blocage d'axes routiers, intrusions dans des bases militaires, destruction de matériel, attentats contre des soldats etc. Un officier supérieur résume en disant que "les programmes offensifs de Tsahal risquent d'être perturbés par ce qui se passe au sein du pays". Pour un petit pays comme Israël, la rapidité de réaction et de mouvement est l'une de clés de la victoire.
Le nouveau programme mis au point par le département opérationnel en cas de nouveau conflit prévoit notamment le déploiement de nombreux effectifs de Tsahal en Judée-Samarie pour surveiller les villes arabes, et des gardes-frontières pour les villes israéliennes mixtes. Par ailleurs, la police étant mobilisée dans de multiples autres missions, ce sont des unités de réservistes de la Défense passive qui seront déployées sur les axes routiers empruntés par les convois militaires et certains escorteront même des convois. "Désormais, un conducteur de semi-trailer transportant des tanks devra circuler avec une escorte" note avec amertume un officier supérieur.
Il y a deux semaines, le général Itzik Tourdjman, jusqu'à récemment commandant du département de logistique et de technologie de Tsahal avait provoqué de nombreuses réactions en déclarant que lors d'un prochain conflit, les convois de Tsahal ne passeraient pas par la région de Wadi Ara, à très forte population arabe, propos qui sous-entendaient que l'armée ne pouvait plus circuler librement dans le pays en fonction de ses objectifs opérationnels. Depuis lors, il a fait marche arrière.
L'idée-maîtresse qui guide les nouveaux plans de Tsahal est d'agir avec une grande rapidité dès l'éclatement d'un nouveau conflit afin de ne pas laisser le temps aux ennemis de l'intérieur de gêner les mouvement de l'armée. Un scénario quasi-unique au monde.
Photo Yossi Aloni /Flash 90