Santé

Les enfants sont-ils vraiment le « moteur » de la maladie ?

5 minutes
8 mars 2021

ParIsraJ

Les enfants sont-ils vraiment le « moteur » de la maladie ?
Picture of adorable little boy having doctor's appointment

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Pourquoi les enfants de moins de 16 ans n'ont-ils pas été vaccinés et quand cela devrait-il être possible ? Le Dr Arnon Shachar, spécialiste en médecine familiale et directeur médical  dans la lutte contre le Corona à la caisse de santé Maccabi, répond.

Que n'a t-il pas été dit d'eux ? Le Corona ne les affecte pas, ils sont des super-propagateurs du virus, etc… Oui, au cours de l'année écoulée nos enfants sont sans aucun doute devenus des acteurs-clés de l'épidémie du Corona, mais également les principales victimes de cette situation, en raison de l'instabilité des structures éducatives et de l'obligation de s'adapter à une nouvelle réalité d'apprentissage à distance. Les conséquences à long terme de cette crise sur les enfants devront d'ailleurs être étudiées en profondeur… En attendant, des questions subsistent :

 

Les enfants sont-ils vraiment le « vecteurs » de la maladie ?

Il n'y a pas eu suffisamment d'études qui déclarent sans équivoque que les enfants sont plus contagieux que les adultes. La raison pour laquelle tous les experts ont peur d'une ouverture totale du système éducatif réside davantage dans les conditions environnementales susceptibles d'augmenter l'élément infectieux - une école de par sa nature même, est un lieu largement fréquenté, les enfants sont assis dans des espaces clos et si nous ajoutons à cela leur tendance naturelle à être des enfants, il est évident qu'ils veilleront moins à respecter les règles de distance et de protection, ce qui crée de facto des conditions plus favorables à la propagation du virus.

Ces enfants, sortis de leur cadre familial restreint  pourront dès lors permettre au virus de continuer son "voyage" et de provoquer une forte augmentation de la morbidité.

Comment se fait-il que les enfants souffrent moins des symptômes de la maladie et semblent être «naturellement vaccinés» contre elle ?

Il est important de faire la distinction entre deux problèmes : la capacité d'infecter et la manière dont la maladie s'exprime réellement chez les personnes infectées. L'un des gros problèmes que nous avons eu au début était que les enfants ne présentaient pas de signes cliniques clairs de la maladie, la plupart n'avaient aucun symptôme même lorsqu'ils étaient ostensiblement malades ; mais d'un autre côté, ils infectaient leur environnement, ce qui les rendait plus dangereux car il est plus facile de se préserver de quelqu'un identifié comme porteur du virus que d'une personne qui se comporte normalement et infecte en fait tous ceux qui entrent en contact avec elle.

Il est important de noter que dans le cadre de la vague actuelle, nous constatons une augmentation de la morbidité chez les enfants et les adolescents, un phénomène qui peut être attribué à la formation de variantes parallèlement à l'augmentation de la morbidité. De plus, les informations s'accumulent sur les symptômes à long terme «post corona» tels que les douleurs musculaires, la faiblesse, les difficultés de mémorisation, etc... Tout cela nous amène à repenser la morbidité chez les jeunes et la nécessité de vérifier l'éventualité de leur future vaccination.

 

Alors pourquoi ne pas vacciner aussi les enfants ?
La raison pour laquelle le système de santé ne lance pas encore une vaste campagne de vaccination pour tous les âges est due au fait que les vaccins qui ont été développés jusqu'à présent ont inclus un très petit nombre de jeunes sur lesquels le vaccin a été expérimenté.

Bien que la plupart des membres de la communauté médicale conviennent que les vaccins existants peuvent également être utilisés sans danger chez les enfants et les adolescents, étant donné qu'aucun essai complet n'a été mené répondant aux normes de l'Organisation mondiale de la santé, nous préférons actuellement ne pas vacciner les enfants. Les enfants et adolescents appartenant à des groupes à risque pourront cependant être vaccinés selon les directives du médecin tout en évaluant le rapport risque/ bénéfice.

Où en sont les essais concernant les vaccins pédiatriques ?

La plupart des entreprises ont déjà commencé des essais à plus grande échelle chez des enfants et des adolescents de moins de 16 ans. Nous estimons que dans quelques mois, des données réelles seront accumulées sur l'efficacité et la sécurité du vaccin.

En attendant - il est important de rappeler aux parents l'importance de respecter autant que possible les directives pour que la maladie n'augmente pas (les variantes ont tendance à se développer parfois à mesure que la maladie augmente), donner l'exemple et se faire vacciner. Notre capacité à interrompre la chaîne de la maladie dépend actuellement de la vaccination de tous les groupes d'âge que le ministère de la Santé a recommandé de vacciner, et du respect plus strict des règles de conduite parmi les groupes d'âges non vaccinés. Plus que jamais il est important d'encourager les adolescents de 16 ans et plus à venir se faire vacciner. Ce groupe d'âge est un acteur-clé dans la lutte pour se rapprocher de cette immunité collective tant espérée.

Nous vous souhaitons une excellente santé !

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