Judaïsme

Décision anti-juive de la Cour suprême

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10 janvier 2021

ParIsraJ

Décision anti-juive de la Cour suprême
Photo by Flash90

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Esther Hayut - Photo Yonatan Sindel/Flash90


La présidente de la Cour suprême Esther Hayut a définitivement décidé qu'il n'y aura pas de rediscussion quant à l'autorisation de faire entrer de la nourriture h'ametz dans les hôpitaux lors de la fête de Pessa'h. Une décision en ce sens été prise au mois d'avril dernier suite à des requêtes d'organisations d'extrême gauche. La Cour avait accédé à leur demande et décrété que les hôpitaux n'avaient pas compétence pour ordonner à leurs vigiles de contrôler les personnes entrant dans les établissements pendant la fête de Pessah' pour voir si elles amènent avec elles de la nourriture 'hametz. Cette décision mettait fin au statu quo en vigueur depuis la création de l'Etat qui interdisait l'entrée de 'hametz dans les hôpitaux.

Suite à cela, le Grand rabbinat d'Israël avait fait appel et demandé à la Cour de tenir une nouvelle séance et reconsidérer sa décision. Cette fois-ci, le verdict est définitif : l'entrée de nourriture 'hametz dans les hôpitaux sera autorisée sans limite et les vigiles n'auront même pas le droit de faire la moindre remarque ou poser la moindre question à ce sujet aux personnes qui pénètrent dans les établissements hospitaliers.

Le Grand rabbinat d'Israël ainsi que les partis orthodoxes ont réagi avec déception et colère accusant la Cour suprême d'avoir une nouvelle fois choisi de bafouer la majorité de la population israélienne ainsi que le caractère juif d'Etat d'Israël en pénalisant les personnes observantes des lois de Pessa'h qui doivent séjourner dans les hôpitaux durant cette fête. Le Grand rabbinat a exprimé sa crainte que des personnes soucieuses de la cacherout refusent d'être hospitalisées à cette période avec les risques que cela encourt pour leur santé . Comme cela se passe de plus en plus dans d'autres domaines, les deux Grands rabbins d'Israël en appellent maintenant à tous les députés qui ont la Torah et la tradition juive à coeur de se mobiliser pour corriger cette décision sur le plan législatif.

Le député Moshé Gafni (Yahadout Hatorah" a qualifié cette décision "d'insolente" et a accusé la présidente de la Cour suprême d'avoir profité de la période floue entre deux législatures pour porter un coup aux Juifs observants. Il a annoncé que son parti soutiendra un texte de loi sur la préséance des lois de la Knesset sur les décisions de la Cour suprême. L'avocat Aviad Hacohen, qui représentait le Grand rabbinat, a estimé que cette décision entraînera des frictions, des bras de fer et des tensions superflus dans les hôpitaux. Le député Betzalel Smotritch (Yamina) a accusé la Cour suprême "d'avoir une nouvelle fois piétiné grossièrement l'identité juive de l'Etat d'Israël". Il a promis que l'une des objectifs prioritaires du prochain gouvernement sera "de mettre fin à la brutalité de la Cour suprême et à son ingérence dans la fixation de l'identité de l'Etat d'Israël". Il a accusé "une groupuscule de gauche d'avoir indûment pris le contrôle de l'Etat". Quant à Arié Dery (Shass) il a déclaré : "Il est impensable que dans un Etat juif, les hôpitaux devraient être obligés de laisser entrer de la nourriture 'hametz durant la fête de Pessa'h".

De nombreuses autres réactions ont été constatées, dénonçant ce non-sens et cette décision une nouvelle fois déconnectée du ressenti d'une large majorité de la population.

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