Vie politique

Demande de limogeage de l'adjointe au conseiller juridique du gouvernement

3 minutes
17 novembre 2020

ParIsraJ

Demande de limogeage de l'adjointe au conseiller juridique du gouvernement
Hearing on a High Court of Justice on Dec 5 2011 petition against the closure by MK Orit Zuaretz - chairman of the Knesset subcommittee for the battle against trafficking in women, Commissioner Yohanan Danino to close the Saar unit ("Saar" is a Hebrew acronym for human trafficking, exploitation and fraud). Danino planned to open a new department within the National Economic Crime Squad to handle cases deemed particularly significant.\nYohanan Danino The Israeli National Police Chief ,Major-General Yoav Segalovich, State Prosecutor Office deputy Attorney Dina Zilber\nPhoto by Yossi Zamir/Flash 90 *** Local Caption *** ???? ?????\n????? ????? ??????? ??????

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Le discours à teneur hautement politique prononcé par Dina Silber, adjointe au conseiller juridique du gouvernement continue à faire des vagues. Elle s'exprimait à l'Institut israélien de la Démocratie dans le cadre d'un colloque sur le thème "Gouvernance et Démocratie". Sans les nommer, Dina Silber s'était lancé dimanche dans un véritable réquisitoire contre le Premier ministre Binyamin Netanyahou et le ministre de la Sécurité intérieure Amir Ohana. Elle avait notamment prononcé cette phrase choc : "Parfois, la gouvernance est le refuge d'un 'fake' leader".

Le Mouvement pour la gouvernance et la démocratie a saisi - sans grand espoir - le ministre de la Justice Avi Nisenkorn et le Commissaire de la Fonction publique Prof. Daniel Hershkvovitz afin qu'ils limogent cette fonctionnaire qui a gravement outrepassé ses prérogatives en sortant de son devoir de réserve, ce qui n'est d'ailleurs pas la premières fois la concernant. Et même si elle quitte ses fonctions dans un mois.

Selon le règlement de la Fonction publique, un fonctionnaire, de surcroit un haut-fonctionnaire employé dans un ministère, n'a pas le droit de critiquer les élus du peuple.

Les réactions à droite ont été vives, d'autant plus que le ministre de tutelle de Dina Silber, Avi Nisenkorn, a cru bon de ne pas réagir, suivant scrupuleusement sa promesse de "défendre becs et ongles" les fonctionnaires du système judiciaire.

May Golan (Likoud) a déclaré : "Quelle surprise! Dina Silber critique le Premier ministre et la droite ! Cela fait des déjà des années qu'elle aurait dû quitter son poste et s'inscrire au parti Meretz. Encore une fonctionnaire de l'Etat dont presque toutes les décisions ont été polluées de mobiles politiques. Bon débarras ! Nous ne la regretterons pas !"

Betzalel Smotritch (Yamina) : "Le discours impressionnant de Dina Silber est la plus belle preuve de la politisation du système judiciaire. Dina Silber sera sans doute une bonne politicienne et obtiendra une place d'honneur au sommet de la gauche. Je n'ai aucun problème avec ses idées mais j'ai un sérieux problème avec le fait qu'elle les ait imposées ces dernières années à la société israélienne sous couvert de la justice".

Le journaliste Amit Segal a souligné que les cas d'ingérence politique de fonctionnaires ne sont pas rares dans d'autres pays, mais dans un seul, ils ne sont pas suivis d'un limogeage immédiat : Israël !

Moshé Nissim, Photo Miriam Alster/Flash


Mais la critique la plus virulente qui a suivi le discours de Dina Silber a été celui de l'ancien ministre de la Justice, peut-être l'un des meilleurs et des plus droits que l'Etat d'Israël ait connu : Moshé Nissim qui occupa ce poste de 1980 à 1986 sous Menahem Begin : "Le discours de Dina Silber a été l'acte le plus impropre, humiliant et insolent qui fut depuis la création de l'Etat dans le cadre de l'administration". L'ancien ministre a lui-aussi rappelé qu'il est strictement interdit à l'échelon administratif de critiquer l'échelon élu et a précisé que lorsque cela arrive du sein du ministère de la Justice, c'est encore plus grave.

Moshé Nissim a également fait partie de la commission consultative pour la nomination des haut fonctionnaires de l'Etat. Après les révélations successives sur les affaires dans lesquelles serait impliqué l'actuel conseiller juridique du gouvernement Avihaï Mandelblit et notamment les fameux enregistrements (toujours tenus secrets) sur ses conversations avec Gaby Ashkenazy lors de l'Affaire Harpaz, Moshé Nissim avait déclaré il y a quelques mois que si cette commission avait eu ces éléments en main à l'époque, jamais Avihaï Mandeblit n'aurait été nommé à ce poste.

Photo Yossi Zamir / Flash 90