Malgré le retard dans la publication des résultats de l'élection présidentielle américaine, Israël doit se préparer à un retour des Démocrates au pouvoir. Les souvenirs de l'ère Obama sont encore très présents et la poursuite du glissement à gauche du Parti démocrate ne présage apparemment rien de bon pour Israël.
Cependant, la représentante du Parti démocrate en Israël, Hadar Stone, tente de rassurer et affirme que l'amitié entre la Maison-Blanche et Israël ne pâtira pas d'une présidence de Joe Biden : "Joe Biden est un ami sincère d'Israël, un sioniste qui a grandi avec l'idée selon laquelle si Israël n'existait pas, il faudrait l'inventer". Harad Stone se dit certaine que non seulement Joe Biden sera un ami fidèle d'Israël mais également son entourage. "Il n'est pas gauchiste comme Bernie Sanders, il saura entendre les voix de gauche sur le plan intérieur mais pas sur les questions de politique étrangère et notamment sur celles qui concernent Israël".
Hadar Stone se dit également convaincue que Joe Biden poursuivra le processus de normalisation entre Israël et des pays arabes et maintiendra l'ambassade américaine à Jérusalem. Ce qu'elle s'est par contre gardée de préciser c'est que Joe Biden a promis de rouvrir le consulat américain à Jérusalem, fermé par Donald Trump, et qui servait "d'ambassade de Palestine" tout comme il s'est engagé à renouveler l'aide financière à l'Autorité Palestinienne.
Enfin, elle a assuré que l'aide américaine à Israël se poursuivra afin que l'Etat juif maintienne sa supériorité militaire dans la région. Il est vrai que même sous l'ère Obama, l'aide américaine à Israël s'est poursuivie et a même été augmentée.
Mais, et il y a un grand mais, l'aide financière et militaire s'est maintenue parallèlement à une diplomatie nettement anti-israélienne comme rarement une administration américaine l'a pratiquée, y compris jusqu'au dernier moment avec la trahison de Barack Obama au Conseil de sécurité lors du vote de la résolution 2334 sur les localités juives de Judée-Samarie. Personne n'oublie les navettes de John Kerry avec son indulgence envers l'Autorité Palestinienne et à l'inverse ses menaces et remontrances condescendantes envers Israël. Lors de sa campagne électorale, Joe Biden a été bien clair sur ses intentions de remettre la question "palestinienne" au centre du débat et de renouer avec les pressions sur Israël sur la question des "deux Etats". Sans parler de la politique qu'il a annoncée sur la question iranienne.
Le journaliste Ari Shavit a bien résumé la situation : "Si Joe Biden maintient le cap de la politique démocrate traditionnelle et résiste à l'influence grandissante de l'aile gauche du parti, sa politique envers Israël pourra être équilibrée et vivable. Mais dans le cas contraire, ce sera très problématique. Or, Joe Biden est un homme faible, et je suis très inquiet...".
N'oublions pas que derrière Joe Biden se profile encore l'ombre de Barack Hussein Obama.
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