
Jeudi dernier, il y a 20 ans en date hébraïque (12 octobre 2000) le pays entier était secoué par la nouvelle du lynchage de Ramallah. Les images passées en boucle de ces scènes de haine sanguinaire restent gravées dans la mémoire des Israéliens. Deux réservistes de Tsahal, Vadim Norzich hy"d et Yossi Avrahami hy"d étaient entrés par erreur à Ramallah. Ils avaient été arrêtés par la police de Yasser Arafat et emmenés au poste de commandement. La nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre et rapidement une foule ivre de sang avait investi le poste de police pour s’emparer des deux malheureux réservistes. Ils furent alors sauvagement battus à mort, leurs cadavres précipités par la fenêtre avant d’être profanés et molestés par la foule. L’une des images qui restera dans les mémoires est celle de l’un des assassins, exultant de joie, montrant par la fenêtre ses deux mains pleines de sang juif.
A l'occasion du 20e anniversaire de cette tuerie, Itaï Ilnaï, journaliste à Yediot Aharonot a interviewé Shani Avrahami-Dagan, la fille de Yossi Avrahami hy"d. Lors de l'interview, le journaliste a posé une question qui laisse sans voix : "Pouvez-vous, quelque part, comprendre le côté palestinien ?"...
Un peu décontenancée et choquée par une telle question, la femme a répondu: "Vraiment pas. Ils peuvent être de pauvres gens, sous occupation, mais ces deux hommes n'ont rien fait qui ait pu justifier un tel comportement envers eux. Vous êtes malheureux ? Affamés ? Criez votre souffrance. Je ne crois pas que ce qui s'est passé ait été un comportement humain. Je ne travaille pas dans un safari mais je pense que même les fauves ne se comportent pas ainsi, et pas envers quelqu'un qui n'a rien fait...".
Le journaliste enfonçait le clou : "Certains diront que ce que vous venez de dire a des relents de racisme..." (sic)
Patiente et indulgente, la fille de Yossi Avrahami répondit : "Je ne suis pas quelqu'un qui fait des généralisations. Il y a parmi les Arabes en Israël des gens qui veulent vivre en paix avec nous. Je ne dis pas que je hais les Arabes ni qu'ils sont tous des assassins car je n'ai pas grandi dans une maison où l'on éduquait dans ce sens. Cela ne m'intéresse pas de savoir si ceux qui ont commis ce lynchage atroce étaient des Arabes, des Tcherkesses ou des Britanniques. Ce qui est important, c'est l'éducation qu'ils ont reçue. Ils subissent un lavage de cerveau".
Un journaliste qui a ainsi l'outrecuidance de poser une telle question à propos de l'un des crimes les plus atroces commis par des Arabes palestiniens ivres de sang juif ne mérite pas de faire ce métier. Se mettre à la place de l'Autre lorsque cet Autre se comporte comme une bête féroce est hélas une pathologie bien juive qui a ses racines dans une compréhension dévoyée de la morale et qui est présente dans des milieux bien précis de la société.
Photo Familles