Le ministre de la Justice Avi Nisenkorn s'est exprimé lors de la cérémonie d'ouverture de l'année judiciaire. Une nouvelle fois, il a montré son intention de protéger les privilèges et l'immunité que le système judiciaire israélien s'est arrogé depuis plusieurs décennies en violation totale de l'équilibre des pouvoirs indispensable dans une démocratie saine. Le ministre a notamment évoqué la loi de préséance qui permettrait dans certains cas à la Knesset de revoter une loi invalidée par la Cour suprême. Il a accusé la droite, qui voudrait faire adopter cette loi, de "ne pas viser à rééquilibrer les pouvoirs...mais à affaiblir l'Etat de droit!!" "La préséance sur la Cour suprême est en fait la préséance sur les droits de l'homme et je ne permettrai pas le vote d'une telle loi", est allé jusqu'à dire l'ancien président de la Histadrout.
Puis il a promis solennellement : "Comme ministre de la Justice des citoyens israéliens, je continuerai à faire en sorte que les garde-fous puissent accomplir leur mission de manière indépendante et sans orientations politiques (rires...). Je ferai en sorte qu'il n'y ait pas de politisation des nominations et que des intérêts externes n'entrent pas en compte dans le choix du prochain procureur de l'Etat. Dans la commission de nomination des juges sous ma présidence, seront nommés des juges en fonction de leur expérience, leurs aptitudes et leur professionnalisme uniquement (...) Seule la protection de l'indépendance de la Justice assurera la liberté de chaque citoyens de l'Etat d'Israël de penser, s'exprimer et vivre librement".
La guilde judiciaire est sous bonne garde malgré les multiples scandales, conflits d'intérêts, copinages, services mutuels rendus et autres étouffements d'affaires gênantes qui transpirent de plus en plus.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90