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La députée Ayelet Shaked (Yamina) a l'intention de défier le gouvernement - et surtout le Likoud - en présentant une nouvelle fois une proposition de loi sur la préséance de la Knesset. En résumé, cette loi permettrait au parlement d'avoir le dernier mot au cas où la Cour suprême invalidait des lois importantes, qui pourraient alors être revotées. Cette loi de préséance est rendue nécessaire par le fait que la Cour suprême s'est arrogée des pouvoirs exorbitants en s'infiltrant dans des domaines qui ne sont pas les siens et mettant à de nombreuses reprises des bâtons dans les roues de la Knesset ou du gouvernement.
Le texte proposé par l'ancienne ministre de la Justice n'a toutefois aucune chance de passer car mis à part Yesh Atid, Bleu-Blanc a averti qu'une telle loi ferait tomber le gouvernement et les partis orthodoxes ont annoncé qu'ils voteront contre le texte afin de ne pas provoquer de nouvelles élections. Ayelet Shaked souhaite placer le Likoud face à ses contradictions car il s'agit d'une loi de réforme nécessaire dans l'équilibre des pouvoirs rompu depuis des années par la Cour suprême et que le Likoud a toujours voulu faire passer. Le président de la Knesset Yariv Levin (Likoud) est par exemple un fervent partisan d'une telle loi.
Avec ironie, Ayelet Shaked rappelle qu'un texte similaire avait déjà été voté, mais à l'instigation de l'ancien Premier ministre Itshak Rabin avec le soutien de l'ancien président de la Cour suprême Prof. Aharon Barak, mais à l'époque c'est la gauche qui était au pouvoir et il fallait que la Knesset puisse tranquillement faire passer les Accords d'Oslo. A l'époque, la gauche ne parlait pas de "menaces contre la démocratie et l'Etat de droit"...
"Ce qui était bon pour Ithsak Rabin à l'époque peut l'être pour nous aujourd'hui", note Ayelet Shaked.
Après avoir dénoncé l'attitude des partis orthodoxes sur cette question, l'ancienne ministre a surtout dirigé ses flèches sur le Premier ministre à propos du système judiciaire : "Durant toute sa carrière, Binyamin Netanyahou a fait barrage à tout changement dans le système judiciaire, je l'ai constaté pendant que j'occupais le poste de ministre de la Justice. Il m'a empêché de présenter des textes au vote parce que le conseiller juridique du gouvernement Avihaï Mandelblit y était opposé. Netanyahou s'est toujours aligné sur les positions du système judiciaire, il faut dire la vérité".
Un système judiciaire qui s'acharne maintenant contre lui !