Cette attitude de retenue de la part de Tsahal renforce-t-elle la dissuasion d'Israël ou est-ce l'inverse ? Là est la question. Certains analystes avancent la thèse que c'est justement le message de retenue et de peur d'une escalade de la part d'Israël qui renforce l'appétit des terroristes. Au Moyen-Orient, comme se plait à le répéter le Premier ministre Binyamin Netanyahou, la règle du jeu est simple : si vous vous montrez faibles et hésitants vous attirez la violence. Entre une guerre généralisée dont personne ne veut aujourd'hui et le fait d'épargner des terroristes qui venaient pour tuer il y a toute une panoplie de possibilités que Tsahal pourrait employer pour refréner les ardeurs meurtrières du Hezbollah. La fameuse expression de l'ancien Premier ministre Ehoud Barak "la retenue est aussi une expression de la force" a montré qu'elle ne vaut rien. Cette retenue montrée après le retrait du Goush Katif et les premières roquettes nous a valu ensuite plusieurs conflits avec les organisations terroristes de la bande de Gaza.
On oublie trop souvent d'avoir à l'esprit la manière dont nos ennemis interprètent les messages que nous diffusons. S'ils voient que nous nous sommes pas prêts à aller jusqu'au bout, que nous avons peur, ils en profiterons pour plus de provocations. Il faut que les organisations terroristes sachent que s'ils envoient des commandos pour commettre des attentats, ils ne reviendront pas vivants.
Tsahal sait être assez créatif pour porter des coups douloureux à ses ennemis et les tenir à distance sans pour autant que cela n'entraîne un conflit. Mais pour cela, il ne faut pas leur accorder l'impunité ou leur donner l'occasion de publier des images de victoire.
Photo Pierre Terdjman / Flash 90