
Du haut de la tribune de la Knesset le ministre rav Raphy Peretz, qui fit partie des presque huit mille Juifs expulsés manu militari du Goush Katif, a dressé en véritable réquisitoire contre ceux qui aujourd'hui se prétendent être les ardents défenseurs de la démocratie et de l'Etat de droit :
"Je voudrais vous rappeler, députés de Yesh Atid, à quoi ressemble un 'gouvernement qui paralyse la Knesset, qui porte atteinte à la démocratie et piétine les droits élémentaires des citoyens' tel que vous l'avez écrit dans votre motion de censure aujourd'hui. Je n'ai pas besoin d'aller très loin en arrière, à peine quinze ans, Tich'a Be'Av 2005, lorsque le gouvernement d'Israël nous y chassés de chez nous, moi, ma famille, mes élèves et des milliers d'habitants du Goush Katif (... ) Le gouvernement de l'époque avait pris sa décision contre la volonté démocratique. Ariel Sharon, après avoir été élu, avait opéré un virage à 180°, contre son parti et contre ses électeurs. Puis il avait annoncé que le résultat du vote au comité central s'imposerait à tous, lui y compris. Et lorsque le résultat ne fut pas celui qu'il attendait, il a tout simplement scindé le Likoud en deux afin de faire passer son plan en force à la Knesset. Et vous me parlez de 'paralysie de la Knesset ?? D'atteinte à la démocratie ?? Je vais vous expliquer à qui ressemble une atteinte portée à la Cour suprême que vous prétendez tant défendre : elle a autorisé cette expulsion en piétinant les droits citoyens les plus élémentaires, sans que l'Etat apporte les réponses alternatives et sans que ce plan ne soit proposé en référendum. La Cour suprême a autorisé cette expulsion en violation des décisions démocratiques antérieures. Pire encore, ce plan a été élaboré sans que Tsahal y soit impliqué dans les prises de décision. C'est le 'Forum de la Ferme des Sycomores' qui a tout décidé. Seul.(...) Et face à cette attitude brutale qui se dressait contre nous, nous avons réagi avec hauteur et dignité. Cette Cour suprême a envoyé en prison des jeunes filles de 14 ans sans qu'elle n'aient rien fait de répréhensible. Et lorsque nous avons été chassés de chez nous, nous avons pris la Menorah et l'avons portée dignement sur nos épaules comme les Juifs après la destruction du Temple par les Romains et pas comme nous l'avons vu la semaine dernière devant la Knesset (...) Et quand nous pleurions, vous vous réjouissiez de notre malheur. Vous nous aviez décrits comme des ennemis du peuple, comme des réfractaires à l'ordre, des gens violents, et tout cela n'a pas eu lieu. Alors que vous veniez de nous donner un coup de poing dans le ventre, nous avons réagi avec dignité. Aujourd'hui, je suis le seul dans cet hémicycle à avoir fait partie de ces gens. Cela vit encore en moi. Ça fait mal. Certaines de mes frères frappent encore aux portes du gouvernement qui les a négligés. Lorsque ma famille et mes élèves étions sans domicile, Yaïr Lapid avait appelé cela 'une grande victoire israélienne' dans l'une des ses tribunes dans un journal. Jusqu'aujourd'hui, je n'ai pas entendu la moindre demande d'excuses de sa part. Peut-être que pour lui, chasser des Juifs de leur terre est une victoire. Vous nous donnez un triste indication e ce qui se passerait si vous étiez au pouvoir et si la droite n'est pas assez forte. Vous avez divisé l'armée, la police et la société, tout comme vous le faites aujourd'hui, vous avez écrasé tout ce qui était sur votre chemin et avez tout fait pour arriver à vos fins. Vous avez oublié que nous sommes tombés à cause de la haine gratuite, mais nous nous construirons à partie de l'amour gratuit".
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