Maïmonide, “Maïmo” pour les intimes, une école connue et reconnue en France, pour nos enfants en Israël
Sylvia Elbaze, de nombreux parents et élèves ont eu le plaisir de de vous connaître et de vous côtoyer il y a quelques années à l’école Maïmonide de Boulogne, et leur avez avez laissé un très bon souvenir.
Comment avez-vous fait le pas pour venir en Israël ?
C’est en 2016 que je suis passée de Maïmonide Boulogne à Maïmonide Israël. Ce magnifique projet est né de la rencontre du président du groupe scolaire Maïmonide Claude Sarfati, avec Sam Pinto et Eva Labi, respectivement Président de l’Alliance Israël, et directrice des programmes éducatifs Alliance-Kiah. L’idée était de créer un lycée sur le modèle de l’école juive française pour répondre aux demandes des familles qui font leur alya, et des jeunes qui souhaitent intégrer, avant l’université ou l’armée, un lycée en Israël en retrouvant les mêmes repères et les mêmes codes.
Qu’est-ce que le “modèle” de l'école juive en France ?
La spécificité de l’école juive en France est d’assurer l’excellence en termes d’enseignement général, ce qui permet l’accès à toutes les universités et programmes post-bac. On y dispense aussi un enseignement lié au judaïsme qui permet une approche des textes et un apprentissage de la tradition juive. C’est ce projet qui existe aujourd’hui en Israel.
Qui est responsable de la partie judaïsme à Maïmonide Israël ?
Les programmes sont établis en concertation avec Rav Touitou, ancien Rabbin de Boulogne , se basant aussi sur des manuels israéliens adaptés aux écoles religieuses.
Nous avons également un programme d’intégration car l’idée est avant tout de permettre à nos élèves d’appréhender la société israélienne . Nous espérons qu’en arrivant dans notre lycée nos élèves aient pour projet de vie de vivre ici.
Êtes-vous sous contrat avec la France ?
Nous sommes homologués par l’AEFE (agence pour l’enseignement du français à l’étranger), c’est l’assurance de la qualité de l’enseignement général et de la formation des professeurs. Cela représente un véritable engagement vis-à-vis des parents et une promesse de réussite pour leurs enfants. Nous sommes aussi rattachés à l’académie de Lyon.
Reconnu également en Israel par le Misrad Hahinouh, notre lycée est inscrit au registre des établissements religieux (Dati)
En fait c’est une sorte de Méhina, mais qui démarre en seconde ?
En quelque sorte, oui ! Ils reçoivent en plus du cursus académique un véritable programme de préparation à l’université, un Oulpan est intégré à leur emploi du temps hebdomadaire, en plus des cours de Kodech et de découverte d’Israel. Nous sommes dans un environnement israélien, nos élèves ont des contacts avec les lycéens israéliens du campus à travers des sorties et des animations. Il aurait été dommage de rester cantonnés entre Français, et ces échanges avec les Israéliens permettent une ouverture culturelle plus large.
Est-ce que les élèves sont tous internes chez vous ?
Il existe l’option de l’internat évidemment, mais nous avons plusieurs navettes qui viennent quotidiennement de Tel-Aviv, Herzliya, Nataniya, Raanana. Une bonne partie des élèves ont leurs parents en Israël mais souhaitent quand même l’internat.
Ils sont très bien encadrés, une équipe est présente pour s’occuper d’eux 24 heures sur 24, et ça se passe très bien.
Les internes dont les parents sont en France ont obligatoirement une famille référente, souvent de la famille proche, oncles, tantes, grands-parents. Nous les prenons en charge un shabbat sur deux à l’internat, avec des activités de shabbat, ambiance familiale au programme.
Ressentez-vous personnellement une différence, entre être directrice d’un établissement scolaire à Boulogne, et directrice en Israël ?
Ici, on a une plus grande proximité avec l'élève, la relation est moins formelle, on prend ce qu’il y a de bon dans le système israélien, c’est-à-dire cette volonté de remettre l’élève au centre des préoccupations, et de ne laisser personne sur le côté : accompagner, soutenir, aider.
Des cours de soutien sont proposés dans toutes les matières et assurés par les professeurs en petits groupes. Notre mission est de mener chacun vers sa réussite et nous y arrivons. Cette année, 100 % de réussite au bac et un excellent pourcentage de mentions, Grâce à l’implication de l’équipe pédagogique et de l’équipe de direction, un climat de confiance est instauré avec chaque élève. Les exigences restent les mêmes, l’approche est adaptée au climat, très chaleureuse, nos effectifs nous permettent aussi plus facilement cet accompagnement.
Est-ce que les élèves qui s’inscrivent ont tous pour projet de faire l’alya ou bien ne font que passer en Israël avant de retourner en France ?
La majorité des élèves qui viennent hors alya sont des jeunes qui se projettent sur un avenir universitaire en Israël. Cette année sur 32 élèves de terminale seulement deux élèves sont retournés en France pour faire des études dans l’intention de revenir plus tard en Israël. Tous vont intégrer l’armée, le sherout Leoumi , la yeshiva ou l’université .C’est un vrai gage de réussite de leur intégration dans le pays.
Avez-vous la sensation que beaucoup d’Olim arrivent de France, particulièrement dans ce contexte d’épidémie ?
Il y a un véritable engouement pour la Alya, on a été cette année beaucoup plus sollicités à travers notre site et avons traité un grand nombre de demandes.
Nous sommes véritablement une réponse pour les olims qui se reconnaissent dans un judaïsme français traditionnel, en recherche en Israel d’une structure qui est une continuité réconfortante et sécurisante pour leurs enfants. Les jeunes retrouvent leurs repères éducatifs et pédagogiques à l’école Maïmonide. Cela rassure énormément les familles. Cette année nous avons eu des appels de familles qui nous disaient : “On vous envoie les enfants, et nous on se prépare pour arriver.”
Malgré la situation sanitaire, plusieurs familles sont déjà arrivées, on est très heureux d’être là et de les aider en intégrant leurs enfants au Lycée. Pour ceux qui habitent loin du centre, on offre la solution de l’internat. Et les enfants rejoignent le foyer familial chaque semaine de jeudi soir à dimanche matin.
Comment aidez-vous les jeunes à leur orientation après le bac ?
Là est notre véritable engagement. Dans le cadre de notre programme d’intégration ont lieu un grand nombre de conférences et de rencontres pour orienter nos élèves de terminale et les aider à faire les bons choix. Nous avons conservé le traditionnel bac “bleu blanc” avec l’agence juive, parce qu’il permet de faire un tour des universités et de découvrir de nombreuses structures post-bac. De même, nos élèves rencontrent régulièrement des intervenants de l’armée, car la majorité d’entre eux ont besoin d’avoir des informations à ce sujet. Les tests psychométriques sont également présentés.
Quelle place donnez-vous aux activités sportives et culturelles de l’établissement ?
Le campus permet toutes sortes d’activités sportives, chorégraphie sportive, boxe Thaï, salle de sport, sports d’équipe.
Nous organisons également une chorale, avec un professeur israélien, Et j’ai l’intention de mettre en place l’an prochain un atelier hebdomadaire de théâtre.
Dans ce contexte sanitaire, comment comptez-vous gérer la rentrée prochaine ?
Par la force des choses, en Mars dernier, nous avons été confrontés à la mise en place urgente de l’enseignement à distance, une adaptation technologique à la vitesse grand V. Nous sommes prêts à l’éventualité de reprendre la classe en distanciel. Nos salles sont équipées d’ordinateurs, d’un projecteur et d'un écran. Même pendant le confinement, les élèves ont pu suivre à distance les cours qui étaient donnés pour toute la classe. L’école a été mise à leur disposition, ainsi que des ordinateurs pour ceux qui n’en disposaient pas. Les manuels existent tous à présent en numérique et facilitent cette tâche. Mais très honnêtement, on préfère avoir nos élèves présents chaque jour et retrouver des couloirs plein de vie. On les attend tous avec impatience !
Vous voilà prête pour une excellente rentrée scolaire, de la seconde à la Terminale, à Maïmonide Israel. Merci Sylvia et Behatslaha