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Rio 2025 : le BRICS se dresse contre Israël et Washington »

À Rio, les membres du BRICS réclament un cessez-le-feu à Gaza et dénoncent les frappes israélo-américaines en Iran, marquant un tournant diplomatique.

3 minutes
6 juillet 2025

ParDelphine Miller

 Rio 2025 : le BRICS se dresse contre Israël et Washington »
Brics

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Réunis à Rio de Janeiro, les dirigeants des pays membres du BRICS ont lancé un message fort à la communauté internationale. Dans une déclaration conjointe publiée dès le premier jour du sommet, ce samedi 6 juillet 2025, les onze puissances – dont le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, mais aussi l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Indonésie et les Émirats Arabes Unis – ont appelé à un cessez-le-feu « immédiat, permanent et inconditionnel » dans la bande de Gaza, et à un retrait complet des troupes israéliennes.

Mais c’est surtout la condamnation explicite des frappes israéliennes et américaines contre l’Iran, survenues après le début de l’opération « Réveil du Lion » le 13 juin, qui a marqué les esprits. Le communiqué fustige des attaques « contraires au droit international et à la Charte des Nations unies » et accuse les deux pays d’avoir visé des infrastructures civiles, y compris des sites nucléaires sous supervision de l’AIEA.

« Nous condamnons fermement ces actes d’agression et appelons toutes les parties à s’abstenir de toute nouvelle escalade », affirme le texte.

Lula en première ligne

Le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, a pris une posture offensive. Il a dénoncé « un génocide en cours à Gaza » et appelé à une réponse coordonnée pour « mettre fin immédiatement à cette guerre injustifiable ».

Cette déclaration a été approuvée malgré l’absence de plusieurs figures majeures, dont Xi Jinping, Vladimir Poutine, et les dirigeants égyptien, émirati et iranien – une configuration qui souligne la complexité des équilibres au sein du bloc élargi.

Une posture anti-occidentale assumée

Au-delà du conflit israélo-palestinien, le sommet a vu le BRICS critiquer plus largement les politiques des pays occidentaux, notamment les mesures protectionnistes des États-Unis et l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU face à la guerre au Moyen-Orient. La montée des droits de douane, des sanctions unilatérales et des obstacles non tarifaires y est décrite comme une menace au développement global.

L’initiative diplomatique s’inscrit dans un contexte de tensions internationales croissantes, alors que le BRICS ambitionne de se poser comme une alternative au G7 et à l’ordre mondial dominé par l’Occident. Le bloc explore également la création de mécanismes financiers indépendants, dont une éventuelle monnaie commune.

Réactions prudentes

Côté israélien, aucune réaction officielle n’a encore été émise. À Washington, les premières fuites dans la presse indiquent que l’administration Trump considère ce sommet comme une « tentative de diversion » orchestrée par Moscou et Pékin.

Mais sur le terrain diplomatique, la déclaration du BRICS vient renforcer la pression internationale sur Jérusalem, déjà isolée après plusieurs votes hostiles à l’ONU et l’échec des négociations à Doha.

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