639 jours après le début de la guerre, le Premier ministre Benyamin Netanyahu s'envole ce soir pour Washington, où il rencontrera pour la troisième fois en cinq mois le président Donald Trump. Cette visite intervient sur fond de négociations pour un cessez-le-feu et un accord d’échange d’otages avec le Hamas, alors qu'une délégation israélienne est partie pour Doha afin de poursuivre les pourparlers.
« Je pars à Washington avec une mission claire : ramener tous nos otages et faire en sorte que Gaza ne constitue plus jamais une menace pour Israël. Nous poursuivons nos efforts pour parvenir à un accord, mais uniquement selon les conditions fixées par Israël, j’ai donné des instructions très claires à l’équipe de négociation partie à Doha. Notre objectif reste inchangé : démanteler totalement les capacités militaires et le pouvoir du Hamas. Le Hamas ne sera plus là. La rencontre avec le président Trump peut contribuer à faire avancer l’accord que nous espérons tous. » » a déclaré le Premier ministre aux pieds de l'avion.
« Grâce aux résultats que nous avons obtenus dans cette guerre, nous avons aujourd’hui la possibilité d’élargir le cercle de la paix bien au-delà de ce que nous aurions pu imaginer. Nous avons transformé le Moyen-Orient et une opportunité historique s’offre à nous pour garantir un avenir meilleur à Israël et à toute la région », a-t-il ajouté.
Côté israélien, les attentes restent cependant prudentes. Les autorités estiment qu’un accord complet ne sera probablement pas conclu lors de cette visite, même si, selon des sources qataries, des efforts sont en cours pour parvenir à un compromis avant la rencontre entre Netanyahu et Trump qui devrait avoir lieu demain, lundi, à 18h30 heure de Washington.
La proposition actuellement discutée prévoit un cessez-le-feu de 60 jours, la libération de 10 otages vivants et la restitution de 18 corps, ainsi qu'un retrait partiel de Tsahal de la bande de Gaza. Le Hamas, qui a répondu favorablement à la proposition, demande cependant quelques ajustements.
Selon le journal qatari Al-Araby Al-Jadeed, les négociations à Doha se déroulent dans un climat « sérieux », avec une implication internationale croissante pour aboutir rapidement à un accord. L'Égypte participe également activement aux discussions, et la signature finale du compromis pourrait avoir lieu au Caire si un terrain d’entente est trouvé.
Parmi les exigences du Hamas figurent l’entrée quotidienne de 600 camions d’aide humanitaire dans Gaza, la reconstruction des infrastructures vitales, ainsi que la réouverture immédiate du point de passage de Rafah pour permettre à plus de 20 000 blessés et malades de quitter l’enclave. Le Hamas insiste pour que cette aide transite uniquement par les agences onusiennes, notamment l’UNRWA, et non par des organismes américains, qu’il accuse de nuire à la population civile.
Malgré des avancées, plusieurs points de désaccord subsistent, notamment la demande du Hamas d'un retrait total des forces israéliennes de Gaza, alors qu’Israël propose seulement une « réorganisation » partielle de ses troupes.