Une trêve de 60 jours, des libérations progressives d’otages et un retrait partiel de Tsahal de certaines zones de Gaza : la chaîne égyptienne Al-Rad a dévoilé aujourd’hui (jeudi) de nouveaux détails sur la proposition d’accord. Selon ces informations, le Hamas libérerait huit otages dès le premier jour, avant de transmettre, au dixième jour, des informations sur les autres captifs. Ce processus inclut aussi des échéances pour la restitution des dépouilles des otages décédés et la mise en place d’un accord permanent, impulsé sous l’égide de Donald Trump.
D’après ce média, l’accord prévoirait une cessation des hostilités de deux mois, un calendrier précis pour les libérations et les retraits israéliens, ainsi qu’un engagement américain en faveur d’un accord définitif si les négociations aboutissent.
Le premier jour de la trêve, huit otages vivants seraient libérés. Le septième jour, cinq dépouilles seraient remises à Israël, cinq autres au trentième jour, puis deux otages vivants au cinquantième jour et enfin huit dépouilles supplémentaires au soixantième jour.
En parallèle, une aide humanitaire entrerait immédiatement dans la bande de Gaza, conformément à l’accord conclu le 19 janvier, avec la participation de l’ONU et du Croissant-Rouge. Dès la libération des huit premiers otages, Tsahal entamerait un retrait du nord de la bande de Gaza, selon des cartes définies à l’avance. Une seconde phase de retrait suivrait la remise des cinq dépouilles au septième jour, cette fois dans le sud de l’enclave, là encore selon des cartes établies à l’avance.
Des équipes techniques mèneraient des négociations rapides pour fixer les frontières exactes des zones évacuées, une fois que le cadre général de l’accord serait entériné.
Selon les sources égyptiennes, quatre thèmes structureraient les discussions officielles dès le premier jour de trêve : la poursuite des échanges d’otages, la mise en place de garanties de sécurité à long terme à Gaza, la gestion de l’après-guerre et la déclaration d’un cessez-le-feu permanent. Des garanties américaines assureraient l’engagement du président Trump dans le processus.
Concernant l’échange d’otages, les sources précisent qu’aucune célébration ni diffusion d’images ne serait autorisée. Le dixième jour, le Hamas fournirait à Israël des informations et des preuves détaillées sur l’état des otages encore détenus – vivants ou décédés – accompagnées de rapports médicaux. Israël, de son côté, communiquerait alors la liste complète des Palestiniens arrêtés depuis le 7 octobre 2023.
L’Égypte, le Qatar et les États-Unis serviraient de garants du sérieux des négociations. Le texte prévoit également la possibilité de prolonger la trêve si nécessaire. Et si un accord définitif était trouvé, tous les otages restants seraient libérés. Donald Trump devrait annoncer personnellement cet accord, tandis que son envoyé spécial, Steve Witkoff, mènerait les négociations pour mettre fin au conflit.
Dans ce contexte, les familles des otages Maxime Harkin et Bar Kooperstein ont rendu public, pour la première fois depuis leur enlèvement le 7 octobre, un court extrait vidéo datant d’environ trois mois, où les deux captifs apparaissent. "Nous sommes morts avec un pouls, nous ne sommes plus des êtres humains", déclarent-ils dans cet enregistrement diffusé par le QG des familles des otages. "Nous sommes à nouveau à 30 mètres sous terre."
Barak Oz, cousin et proche ami de Bar Kooperstein, a réagi sur ynet : "Ça suffit, il est temps d’agir. Ce sont des êtres humains, pas des animaux. Même des animaux ne pourraient pas survivre dans de telles conditions. Il faut libérer tout le monde, assez de ces négociations sans fin. Un père ne peut pas être heureux pendant qu’un autre est dans le chagrin. C’en est assez, il faut ramener tout le monde."
Il poursuit : "Il y a une semaine et demie, il y a eu une alerte. J’ai passé dix minutes dans l’abri, j’ai compté les secondes jusqu’à ce que je puisse sortir. Mais j’avais un téléphone, la climatisation, de la nourriture – eux n’ont rien. Et cela dure depuis 636 jours. Il ne doit pas y avoir de sélection : ils doivent tous rentrer à la maison. Je l’aime, il me manque, et je ferai tout pour lui – comme son père."
Par ailleurs, le quotidien britannique The Times rapportait hier soir qu’en vue de cet accord, les dirigeants du Hamas basés à Doha avaient reçu l’ordre de déposer leurs armes personnelles. Parmi eux figurent Khalil al-Hayya, chef des négociations du Hamas ; Zahar Jabarin, responsable des finances et du dossier de la Cisjordanie ; et Mohammed Ismaïl Darwish, alias Abu Omar Hassan, qui dirige le conseil consultatif du Hamas et ses délégations diplomatiques, notamment vers la Turquie et l’Iran.
Selon des sources proches de ces négociations, la menace implicite émise par le ministre israélien de la Défense, Israël Katz – indiquant que Khalil al-Hayya pourrait être la prochaine cible d’une élimination ciblée – pèse lourdement sur le chef du Hamas.
Ces mêmes sources expliquent qu’al-Hayya, sous cette pression, aurait montré une nouvelle flexibilité : il accepterait désormais la dernière version de l’accord, quitte à renoncer à des principes défendus jusqu’ici avec fermeté par le Hamas, tels que le refus d’une trêve temporaire et l’exigence d’un accord global. Sa crainte est renforcée par la demande du Qatar de remettre ses armes personnelles ainsi que celles de ses gardes du corps, ce qui le pousserait à accepter l’accord actuel.