Israël

50 000 Israéliens bloqués à l'étranger : leur rapatriement pourrait prendre plusieurs semaines

Le ministère des Transports s'apprête à demander au gouvernement l'activation d'un dispositif d'urgence

3 minutes
14 juin 2025

ParJohanna Afriat

50 000 Israéliens bloqués à l'étranger : leur rapatriement pourrait prendre plusieurs semaines
Aéroport Ben Gourion Photo by Roy Alima/Flash90

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Face à la fermeture de l'espace aérien israélien consécutif aux attaques lancées contre l'Iran, le ministère des Transports s'apprête à demander au gouvernement l'activation d'un dispositif d'urgence pour rapatrier les dizaines de milliers d'Israéliens bloqués à l'étranger. Plus de 50 000 ressortissants sont déjà dans l'impossibilité de rentrer au pays, un chiffre qui pourrait doubler dans les 24 heures.

Un plan de rapatriement en cours d'élaboration

Selon les informations obtenues, les premiers vols de sauvetage devraient partir pour Larnaca (Chypre) et Athènes (Grèce). Ces vols, soumis à l'approbation militaire préalable, ne bénéficieront d'aucune subvention de l'État, les passagers devant assumer intégralement les frais de transport.

La ministre des Transports, Miri Regev, a précisé que dans un premier temps, seuls les vols à destination d'Israël seraient autorisés. Cette mesure vise à éviter les encombrements à l'aéroport Ben Gourion et à empêcher des foules de passagers de quitter le pays dans le contexte sécuritaire actuel.

Une montée en charge progressive

Le dispositif prévoit une extension graduelle des opérations. Après la première phase centrée sur Larnaca et Athènes, les compagnies aériennes pourront étendre leurs opérations vers de nouvelles destinations, permettant ainsi de toucher un plus grand nombre d'Israéliens bloqués dans différents pays.

Le ministère des Transports devrait soumettre officiellement cette demande d'activation au gouvernement dès lundi, face à l'urgence de la situation. Les autorités estiment que le nombre d'Israéliens sans possibilité de retour pourrait dépasser les 100 000 personnes dans les prochaines heures.

"Des semaines, pas des jours" selon les autorités

Shmuel Zakai, directeur de l'Autorité des aéroports civils, a tempéré les attentes quant à un retour rapide à la normale. "Il faudra des semaines, et non des jours ou des heures, pour que tout le monde rentre chez soi", a-t-il déclaré ce soir, confirmant que l'espace aérien resterait fermé pour une durée indéterminée.

"Nous en sommes aux dernières étapes de la coordination des transports par d'autres moyens", a précisé Zakai, soulignant les efforts déployés pour trouver des solutions alternatives au transport aérien classique.

Une reprise des vols prudente et progressive

Même une fois le feu vert donné, la reprise des liaisons aériennes se fera de manière très graduelle. "Nous ne reprendrons pas les vols à plein régime ; ce sera lent, progressif, et il pourrait y avoir des interruptions temporaires", a averti le directeur de l'Autorité des aéroports.

Cette approche prudente s'explique par les impératifs sécuritaires. "L'objectif premier est de prévenir tout dommage aux personnes et aux avions", a insisté Zakai, rappelant que la sécurité des passagers et des équipages reste la priorité absolue dans ce contexte de crise.

Un défi logistique majeur

La mise en place de ce dispositif de sauvetage représente un défi logistique considérable pour les autorités israéliennes. Avec potentiellement plus de 100 000 ressortissants à rapatrier depuis différents pays, et dans un contexte où l'espace aérien national reste fermé, les autorités doivent jongler entre impératifs sécuritaires et urgence humanitaire.