Tsahal a lancé ce jeudi soir une série de frappes ciblées dans la banlieue sud de Beyrouth, la Dahiyé, fief du Hezbollah, environ une heure et demie après l’annonce d’évacuation relayée en arabe par le porte-parole de l’armée sur les réseaux sociaux. Quatre sites ont été visés dans trois quartiers différents, après que le renseignement militaire a détecté des activités intensives de production de drones dans des installations souterraines.

Avant les frappes, l’armée de l’air israélienne a procédé à plusieurs attaques de type "knock on the roof", une méthode d’avertissement consistant à tirer de petites charges pour signaler une attaque imminente. Parallèlement, des habitants ont rapporté avoir reçu des appels téléphoniques anonymes leur intimant de fuir les lieux. Les vidéos partagées en ligne montrent des embouteillages monstres à l’intérieur du quartier chiite, alors que les civils tentaient de quitter la zone dans la panique.

Selon Tsahal, "le Hezbollah s’emploie à développer une industrie massive de drones en vue d’un futur affrontement avec Israël". L’armée considère cette activité comme une violation flagrante des accords tacites entre Israël et le Liban de 2006 et indique qu’elle poursuivra les opérations pour neutraliser ces infrastructures.

Le ministre de la Défense Israël Katz a confirmé que lui et le Premier ministre Benjamin Netanyahu avaient donné l’ordre à Tsahal de frapper les bâtiments utilisés pour la fabrication et le stockage de drones. Il a également rappelé que la responsabilité de prévenir ces violations incombait directement au gouvernement libanais.

Parallèlement; Tsahal avertit de nouvelles frappes sur deux autres sites au Sud-Liban, environ à 20km de la frontière, demandant aux civils d'évacuer.

La dernière attaque israélienne contre la Dahiyé remonte au 28 avril, lorsqu’un dépôt de missiles de précision du Hezbollah avait été visé. Malgré l’existence d’un cessez-le-feu non officiel, Israël continue de surveiller étroitement les mouvements du Hezbollah au Liban et affirme faire respecter les lignes rouges fixées à la frontière nord.