Israël

73 % des Israéliens réclament une commission d'enquête d'Etat sur le 7 octobre

Même parmi les électeurs de droite, 64% expriment une préférence pour une commission d'enquête d'État indépendante

3 minutes
3 juin 2025

ParJohanna Afriat

73 % des Israéliens réclament une commission d'enquête d'Etat sur le 7 octobre
Une maison du kibboutz Nir Oz au lendemain du 7 octobre . Photo by Chaim Goldberg/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Une écrasante majorité d'Israéliens exige la création d'une commission d'enquête d'État pour examiner les défaillances du 7 octobre, selon une enquête exhaustive menée par l'Institut Midgam pour le compte du Conseil d'octobre. Ce sondage, réalisé auprès de 1 000 personnes, révèle un fossé grandissant entre l'opinion publique et la position du gouvernement Netanyahu.

L'enquête démontre que 73% du public israélien soutient la création d'une commission d'enquête d'État telle que définie par la loi - nommée par le président de la Cour suprême et présidée par un ancien juge de la Cour suprême.

Cette demande transcende les clivages politiques traditionnels. Même parmi les électeurs de droite, 64% expriment une préférence pour une commission d'enquête d'État indépendante, contre seulement 17% favorables à une commission composée de politiciens. Plus révélateur encore, 56,7% de ceux qui ont voté pour les partis de la coalition gouvernementale actuelle soutiennent une commission d'enquête d'État, contre 21% pour une alternative politique.

Face aux propositions du gouvernement Netanyahou d'une commission d'enquête "spéciale" composée de politiciens et censée représenter la "volonté du peuple", seuls 12,9% des sondés expriment leur préférence pour cette option. Une faible proportion (4,3%) estime qu'aucune commission n'est nécessaire.

L'enquête révèle également une forte méfiance envers les justifications gouvernementales. Interrogés sur les raisons du refus persistant du gouvernement de créer une commission d'enquête d'État, 64% des répondants estiment qu'il s'agit de motivations politiques plutôt que de considérations pratiques.

Seul un quart des sondés (25,3%) accordent crédit aux arguments avancés par l'exécutif, notamment l'argument selon lequel "ce n'est pas le moment d'enquêter" en temps de guerre. Même parmi les électeurs gouvernementaux, la confiance reste mitigée : 42,3% estiment les raisons pratiques, contre 40,2% qui y voient des calculs politiques.

Cette volonté de la majorité des sondés de voir l'établissement d'une commission d'enquête indépendante sur les événements du 7 octobre devrait peser sur les prochaines élections. 73% du public déclarent qu'il sera important pour eux que le parti qu'ils soutiendront s'engage à créer une commission d'enquête d'État. Cette proportion inclut 64,1% des électeurs de droite et 56% de ceux qui ont voté pour la coalition actuelle.

Le Conseil d'octobre, qui rassemble plus de 1 500 familles endeuillées, familles de personnes enlevées, survivants de captivité et survivants du massacre, a annoncé son intention d'intensifier la pression, notamment en faveur d'élections anticipées.

Commentant ces résultats, le Conseil d'octobre, qui rassemble plus de 1 500 familles endeuillées, familles de personnes enlevées, survivants de captivité et survivants du massacre, a déclaré : "Les données confirment ce que nous constatons quotidiennement sur le terrain : une vaste majorité de la population israélienne, de droite comme de gauche, exige la vérité."

L'organisation, qui qualifie le 7 octobre de "plus grande catastrophe civile et sécuritaire de l'histoire de l'État d'Israël", promet de maintenir la pression jusqu'à la mise en place d'une "commission d'enquête indépendante et transparente, dont le rôle sera de découvrir la vérité et de prévenir la prochaine catastrophe".