«  Depuis le 7 octobre 2023, nous assistons à une succession d'horreurs. D'abord, les massacres antisémites ignobles perpétrés par le Hamas et d'autres groupes terroristes, puis les souffrances terribles infligées aux populations civiles de Gaza affamés, assoiffés et privés de toute aide humanitaire. À cela s'ajoutent les déplacements massifs de populations, l'accélération de la colonisation en Cisjordanie, la politique d'affaiblissement de l'Autorité palestinienne, les appels de certains ministres israéliens à la réoccupation et l'annexion de la Cisjordanie, tout cela fait peser un risque existentiel sur le cadre politique agréé depuis plus de 30 ans par les Israéliens, les Palestiniens et la communauté internationale tout entière.

Aujourd'hui, il est urgent d'obtenir un cessez-le-feu, un cessez-le-feu qui mette fin aux souffrances des populations civiles pour la libération de tous les otages et la reprise de l'acheminement de l'aide humanitaire. Mais ce cessez-le-feu ne pourra pas être durable sans une solution politique. Et il n'y en a qu'une seule. Deux États pour deux peuples vivant côte à côte et garantissant à la fois la sécurité d'Israël à laquelle nous sommes indéfectiblement attachés, ainsi que les droits des Palestiniens et la stabilité régionale. C'est dans cet esprit que nous coprésidons avec l'Arabie saoudite, une conférence des Nations Unies pour la mise en œuvre de la solution à deux États à New York du 17 au 20 juin prochain.

L'objectif de cette conférence est clair recréer une dynamique diplomatique pour établir un Etat palestinien viable et garantir la sécurité d'Israël et de la région. Pour cela, nous devons avancer dans quatre directions. La première, c'est la reconnaissance de l'État de Palestine face aux tenants de l'annexion des territoires et du déplacement des populations. Elle consacrera l'engagement de la communauté internationale en faveur de la solution des deux États. Face aux mouvements terroristes, elle renforcera des autorités palestiniennes qui reconnaissent de longue date le droit légitime d'Israël à exister, refuse la violence, lutte contre le Hamas et l'influence iranienne et maintiennent une coopération sécuritaire avec Israël.

La deuxième, c'est la normalisation des relations avec Israël. Elle consacrera son droit à exister, à vivre en paix avec ses voisins. À s'intégrer à son environnement régional. La troisième, c'est le renforcement et la réforme des institutions palestiniennes. Elles doivent être plus représentatives, plus crédibles, plus engagées dans la lutte contre le discours de haine. La quatrième, c'est la concrétisation des garanties de sécurité. Cela passe par le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance palestinienne. Cela passe aussi par un travail conjoint sur une architecture de sécurité régionale dont Israël serait partie intégrante.

Cette dynamique doit être portée par un véritable mouvement collectif aussi large que possible. J'en appelle donc à chacune et à chacun d'entre vous pour mettre fin à la tragédie du conflit Israélo-palestinien. Nous devons être rassemblés et c'est alors que nous pourrons ouvrir ensemble un chemin vers la paix. »