La chaîne américaine CNN a rapporté que les États-Unis auraient reçu des informations indiquant qu’Israël se prépare activement à frapper les installations nucléaires iraniennes. Alors même que l’administration Trump mène des négociations en coulisses avec le régime des ayatollahs pour un éventuel nouvel accord nucléaire, cette éventuelle préparation israélienne à frapper les installations nucléaires en Iran pourrait être perçue par Washington comme un affront à la position du président Trump, mais elle pourrait également s’inscrire dans une stratégie visant à accentuer la pression sur Téhéran dont l’économie vacille : le FMI estime que pour éviter un déficit budgétaire en 2025, l’Iran aurait besoin que le prix du baril atteigne 163 dollars — soit 2,5 fois plus qu’aujourd’hui. Le gouvernement de Massoud Pezeshkian a bâti son budget sur une estimation de 67 dollars le baril, en comptant sur l’exportation de 1,85 million de barils par jour. Or, les projections tablent plutôt sur 1,1 million. Résultat : un déficit budgétaire attendu proche de 40 % du PIB l’an prochain. L’hypothèse d’une frappe militaire — sans précédent depuis le début de la guerre contre le Hamas — ne serait donc pas à exclure.

L’impact de ces informations ne s’est pas fait attendre sur les marchés. Les prix du pétrole ont bondi, alimentés par la crainte d’une escalade régionale. Le baril de Brent a enregistré une hausse de 1,6 %, atteignant 66,4 dollars. Une réaction directement liée au statut de l’Iran en tant que troisième producteur de pétrole de l’OPEP, mais aussi à la récente annonce de la Banque centrale iranienne : l’année dernière, les exportations pétrolières du pays ont atteint 67 milliards de dollars — un record décennal et une progression de 16,5 % par rapport à l’année précédente. Une envolée qui souligne les difficultés croissantes à faire appliquer les sanctions internationales contre Téhéran.

Une frappe israélienne en Iran serait-elle la plus lointaine jamais menée par Tsahal ? Non, l’armée de l’air a déjà frappé les rebelles Houthis au Yémen, à quelque 2 000 km d’Israël, alors que l’Iran se trouve à environ 1 800 km. Israël dispose par ailleurs de missiles air-sol à longue portée comme les Rampage, Rocks et Lora, capables de cibler des sites sans entrer dans l’espace aérien ennemi.

Et ce n’est pas tout. D’après certaines informations, Israël négocie actuellement avec les États-Unis l’achat de missiles de croisière JASSM-ER, des munitions de précision à longue portée qui pourraient considérablement renforcer sa capacité à frapper les installations nucléaires iraniennes depuis une distance sûre.

La tension monte donc sur tous les fronts — diplomatique, militaire, énergétique et économique — avec, en toile de fond, un programme nucléaire qui continue de progresser, sous le regard inquiet mais vigilant d’Israël.