Ce matin (lundi) s’est ouverte à la Cour Internationale de Justice de La Haye une semaine d’audience consacrées aux »obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens ». 38 pays, dont les Etats-Unis, la Chine, la France, la Russie et l’Arabie saoudite, ainsi que la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la coopération islamique et l’Union africaine, présenteront des dépositions lors de ces débats.
A l’origine de ces audiences se trouve une résolution adoptée à une large majorité par l’Assemblée générale des Nations unies en décembre dernier. Elle avait été présentée par la Norvège, demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif « à titre prioritaire et de toute urgence ».
La résolution demande à la CIJ de clarifier ce qu’Israël est tenu de faire concernant la présence de l’ONU, de ses agences, d’organisations internationales ou d’Etats tiers pour « assurer et faciliter l’acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne ».
L’Etat d’Israël a annoncé qu’il boycotterait ces audiences.
Ce matin, le ministre israélien des Affaires étrangères, Guidon Saar, a prononcé une déclaration particulièrement ferme devant la presse étrangère à ce sujet. Il accuse l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) de complicité directe avec des actes terroristes et d’atteinte au droit fondamental d’Israël à l’autodéfense.
»Israël ne coopérera pas avec ce cirque. Il s’agit d’une nouvelle tentative d’instrumentaliser la justice à des fins politiques pour persécuter l’État d’Israël et lui nier son droit fondamental à se défendre », a lancé Saar en ouverture de son intervention.
Le ministre a dénoncé ce qu’il considère comme un renversement des responsabilités : selon lui, ce ne serait pas Israël qui devrait être jugé, mais bien l’ONU et l’UNRWA. Il rappelle que des preuves accablantes ont été découvertes, mettant en cause l’implication d’employés de l’UNRWA dans le massacre du 7 octobre dernier.
Accusant directement le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de »dissimuler des crimes », Saar a ajouté : »L’ONU a trahi sa mission première. Elle est passée d’une institution vouée à promouvoir la paix et la justice à un instrument de déstabilisation de l’ordre mondial et de persécution antisémite contre Israël ».
Critique envers l’ensemble du système judiciaire international, le chef de la diplomatie israélienne a souligné qu’Israël faisait face à une quatrième procédure devant la CIJ depuis le 7 octobre, dénonçant »des doubles standards flagrants et des mandats d’arrêt scandaleux et infondés » visant ses dirigeants.
»Aucune autre nation n’a été traînée aussi fréquemment devant la Cour que l’État d’Israël, et aucune autre ne subit de tels doubles standards », a-t-il insisté. »Il s’agit d’une tentative cynique de priver Israël de ses droits fondamentaux ».
Saar a également ciblé l’UNRWA, qu’il accuse d’avoir été infiltrée par le Hamas. Il affirme que »l’UNRWA employait plus de 1400 terroristes, dont de nombreux participants directs au massacre de civils israéliens ». Il a évoqué les nombreux documents qui prouvent la participation active d’employés de l’agence à ces attaques, citant notamment le cas d’un membre du Hamas, salarié de l’UNRWA, impliqué dans l’enlèvement de civils.
Concluant son intervention sur un ton sans appel, Saar a martelé: »J’accuse l’UNRWA. J’accuse l’ONU. J’accuse le Secrétaire général de l’ONU. J’accuse tous ceux qui exploitent le droit international pour dénier à Israël son droit à se défendre ».
Et enfin: »Israël ne donnera pas sa bénédiction à ce cirque. La vérité ne sera pas enterrée – le monde doit entendre et connaître la véritable histoire ».