Israël

La mère de Vadim Norzich, le soldat lynché à mort à Ramallah en 2000, est décédée

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22 avril 2025

ParGuitel Benishay

La mère de Vadim Norzich, le soldat lynché à mort à Ramallah en 2000, est décédée

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Anna Norzich, la mère de Vadim Norzich, le soldat lynché à mort à Ramallah en 2000, est décédée aujourd’hui (mardi), à l’âge de 83 ans. Son fils Michaël a raconté sur Ynet que depuis plus de 24 ans, Anna était en deuil:  »Elle attendait tous les soirs devant la fenêtre que Vadim revienne ».

Le lynchage à mort de Vadim Norzich et de Yossef Avrahami en octobre 2000 avait été un choc pour tout le pays. Une foule animée d’une haine et d’une violence inouïe s’était jetée sur les deux jeunes soldats qui s’étaient trompés de route et les avaient lynchés avec une cruauté sans nom.

Michaël a raconté comment sa mère et la veuve de Vadim avaient appris sa mort, alors que cette dernière était enceinte de trois mois:  »Elles regardaient la télévision et elles ont vu les images. Le téléphone a sonné mais ma mère n’a pas répondu. Puis les officiers de Tsahal sont venus taper à la porte ».

Il ajouté:  »Le plus grand drame qui puisse arriver c’est qu’une mère enterre son jeune enfant. C’est un enfant qui habitait avec elle. Il était lié à elle plus que tout le monde. Elle était en dépression pendant 24 ans et a refusé de se faire soigner. Elle disait que sa seule consolation étaient ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants. Mais jusqu’à son dernier jour, elle l’a attendu tous les soirs à la fenêtre ».

Michaël décrit également la bataille qu’a du mener la famille pour obtenir des indemnités de la part de l’Autorité palestinienne, indemnités qu’elle ne touchera jamais en raison d’une décision de la justice israélienne, selon ses explications:  »Après 24 années de bataille judiciaire, alors même que le tribunal a fini par accepter la position de l’accusation selon laquelle l’Autorité palestinienne est responsable de ce qui se passe à Ramallah, il a statué que nous n’avons pas le droit à des indemnités, au motif que nous n’avons pas suffisamment prouvé la souffrance humaine pour que nous – les frères, la veuve et le fils de Vadim – puissions être dédommagés par l’Autorité palestinienne. De plus, le tribunal a déclaré que même dans les cas où une indemnisation est justifiée, il ne peut être accordé plus de cinq millions, car cela nuirait à la capacité économique de l’Autorité palestinienne. Le tribunal se range entièrement du côté de l’Autorité palestinienne. Je veux que les gens sachent ce que le tribunal de ce pays a fait. Ce qu’ils ont fait à ma famille », déclare le frère de Vadim.

Il raconte qu’après le 7 octobre, sa mère s’est préoccupée des familles qui ont rejoint le cercle des familles endeuillées:  »Maman parlait avec les lèvres tremblantes. Elle demandait comment on en est arrivés là. Nous lui avons dit que c’est la faute de l’État, que nous sommes tous responsables, parce qu’ils ont libéré les assassins de mon frère dans le cadre de l’accord Shalit. Et le tribunal a approuvé cela. Elle n’arrêtait pas de demander : Et les familles endeuillées du 7 octobre ? Elles aussi vont recevoir la même gifle de la part du tribunal ? Une veuve ne devrait pas avoir à tomber à genoux devant le tribunal pour lui dire qu’elle pleure chaque jour son mari assassiné. Cela lui faisait terriblement mal, elle disait qu’ils allaient goûter à la même immense déception que nous face à l’État ».